La tactique de Haftar et Ben Zayed pour empêcher la tenue d’un dialogue à Alger
Par Mohamed K. – Les troupes de Khalifa Haftar continuent de cibler l’aéroport de Tripoli, selon de nombreuses sources médiatiques. L’homme fort de l’Est libyen a violé l’accord de cessez-le-feu auquel a abouti la conférence de Berlin et menace désormais de s’en prendre à tout avion de ligne qui survolerait la capitale libyenne. Le porte-parole des forces commandées par Haftar a annoncé qu’un embargo aérien a été décrété et que tous les aéroports se trouvant à Tripoli sont concernés, en affirmant que «tout avion militaire ou civil qui y atterrirait ou en décollerait serait abattu», en précisant que cette interdiction s’étend jusqu’à l’espace maritime.
«Cette mise en garde qui semble émaner directement du mentor du maréchal libyen autoproclamé, c’est-à-dire l’homme fort d’Abu Dhabi, Mohamed Ben Zayed, a pour unique objectif d’empêcher les protagonistes de la crise libyenne de quitter le pays pour participer au dialogue qui sera organisé dans les jours à venir par Alger à qui les participants à la réunion qui s’est tenue dans la capitale allemande ont confié la difficile mission de réconcilier les frères ennemis pour aboutir à une sortie de crise rapide», notent des observateurs de la scène politique régionale.
Pour ces sources, «les Emirats arabes unis tentent clairement de saboter les efforts de paix que l’Algérie s’apprête à conduire avec une première réunion des pays directement impactés par le conflit libyen, en attendant réunir les Libyens autour d’un projet de plateforme qui devrait se solder par un accord de paix». «Cependant, soulignent nos sources, la fin de la guerre civile en Libye n’est pas acquise puisque Khalifa Haftar non seulement refuse de participer à toute discussion, mais il s’entête dans sa logique belliciste qui incite tout naturellement l’autre partie, soit le gouvernement de Tripoli, à chercher elle aussi de l’aide auprès de puissances étrangères».
Les autorités algériennes, qui sont particulièrement préoccupées par la situation en Libye, devraient hausser le ton à l’égard de l’homme-lige des Emirats arabes unis qui menace sérieusement la sécurité intérieure de l’Algérie. La page de l’attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine à partir du territoire libyen en janvier 2013 est loin d’être tournée. Le dernier exercice militaire supervisé par le nouveau chef d’état-major de l’armée, le général Saïd Chengriha, résonne, en effet, comme une mise en garde directe au maréchal libyen et à ses donneurs d’ordres à partir du Golfe.
M. K.
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