50e vendredi de marche : Djamila Bouhired en guest star et le drapeau palestinien de retour
Par Mounir Serraï – Le Hirak se poursuit pour le 50e vendredi de suite. Loin des grandes masses vues durant les huit premiers mois, ce mouvement populaire pacifique maintient la pression sur le pouvoir qui tente de le contenir à travers, notamment, un dispositif policier des plus impressionnants.
A Alger, les manifestants ont commencé leurs marches des quartiers populaires de Bab El-Oued, Casbah, Hussein Dey et El-Harrach. Au centre de la capitale, le boulevard Amirouche, l’avenue Pasteur, la rue Khemisti et l’avenue El-Khettabi à quelques encablures de la Grande Poste, toujours fermée, les manifestants ont réitéré leurs exigences d’un changement profond et radical du système, leur refus de reconnaître le pouvoir en place et leur réclamation d’un Etat civil. Parmi les manifestants, il y a Djamila Bouhirad qui a créé l’évènement. Accompagnée du célèbre avocat et défenseur des droits de l’Homme, Mustapha Bouchachi, cette icône de la Guerre de libération nationale, keffieh autour du cou, qui a été honorée récemment par le président tunisien, revient en guest star au Hirak et apporte son soutien à la cause palestinienne.
La marche de ce vendredi a été particulièrement marquée par le retour du drapeau palestinien, même si beaucoup de manifestants se montraient méfiants vis-à-vis de ceux qui veulent «détourner» le Hirak à travers la «cause palestinienne» à laquelle ils restent sensibles.
Il est à rappeler qu’Abdelkader Bengrina, candidat à la dernière présidentielle fortement rejetée et contestée par les Algériens, avait appelé à consacrer les marches de ce vendredi à la Palestine. Un appel qui ne semble pas avoir été suivi, en ce sens que les slogans scandés par les manifestants demeurent les mêmes que les vendredis précédents. Des slogans par lesquels ils réclament une transition démocratique pour un Etat de droit et des institutions légitimes.
Les manifestants ont également dénoncé l’annonce de la volonté de l’Etat d’aller rapidement vers l’exploitation du gaz de schiste. «Sahara machi lel’biî (le Sahara n’est à pas vendre)», scandaient les manifestants. Des manifestants ont également rendu hommage à Abdelhamid Mehri, mort le 30 janvier 2012 en exhibant ses portraits durant la marche à Alger.
Dans les autres villes du pays, la mobilisation demeure appréciable à Oran, à Constantine, à Bejaïa et à Tizi Ouzou.
M. S.
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