Ces ministres immolés pour cacher les abus du binôme Bouteflika-Gaïd-Salah
Par Abdelkader S. – La mort de Gaïd-Salah et l’avènement d’Abdelmadjid Tebboune au pouvoir n’ont pas changé le cours des événements dans le pays. Les procès du «clan» et des «oligarques» se poursuivent imperturbablement, comme si la machination judiciaire et médiatique montée de toutes pièces après la déchéance de l’ancien président-roi pour sauver le système n’avait pas souffert de la disparition soudaine de celui qui aura conduit la période charnière entre la fin de règne de Bouteflika et son remplacement par Tebboune.
Une nouvelle vague de ministres seront entendus par les juges dans les innombrables affaires liées, assure-t-on, aux indus avantages accordés par les anciens Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia, et d’anciens membres de leur gouvernement, alors que près de mille entreprises privatisées seraient en cours de renationalisation. C’est non sans fierté que ces deux faits sont rapportés par les médias inféodés au pouvoir, de sorte à «rassurer» l’opinion publique que la «lutte contre la corruption se poursuit inlassablement» et qu’elle «sera menée jusqu’au bout, sous la conduite ferme de l’audacieux ministre de la Justice».
«Pourtant, cette mise en scène grotesque n’a eu aucun effet sur le Hirak qui n’a de cesse de condamner et de fustiger la justice à laquelle les citoyens n’accordent aucun crédit», relèvent des observateurs avertis qui expliquent que «tout ce cinéma vise, en fait, à protéger l’héritage du binôme Bouteflika-Gaïd-Salah qui sert de socle au pouvoir actuel». «Le pouvoir réel incarné par un quarteron d’officiers supérieurs placés par Gaïd-Salah tient sa légitimité du clan dont une partie a été sacrifiée pour éviter que l’ensemble du système s’écroule et entraîne dans sa chute toute une nomenklatura qui s’est renforcée et s’est élargie tout au long des quatre mandats calamiteux de Bouteflika», expliquent nos sources selon lesquelles «les véritables coupables sont ceux qui jugent ces simples exécutants qui étaient tenus d’obéir aux ordres de Bouteflika qui devait sa puissance à l’omnipotent Gaïd-Salah qui tenait tous ces civils en joue».
«La vraie lutte contre la corruption commencera lorsque l’ex-président et les boulimiques fils et proches de Gaïd-Salah seront jugés et que la plainte de leur associé Baha-Eddine Tliba sera instruite», notent ces sources écœurées par ces «parodies de procès» qui ont «jeté en prison les exécutants et laissé en liberté les véritables commanditaires».
A. S.
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