Les «rançons» versées par Benamor aux fils de Gaïd-Salah ne lui ont pas servi
Par Nabil D. – Un autre industriel rejoint donc les hommes d’affaires lourdement sanctionnés pour leur collusion avec l’ancien cercle présidentiel par l’ancien chef d’état-major de l’armée qui a dû procéder à un épandage pour sauver le système dont il était le parrain depuis 2014. Nous apprenons, pourtant, que Laïd Benamor, qui vient d’être arrêté avec une vingtaine d’autres accusés, a versé de grosses sommes d’argent aux fils de Gaïd-Salah et à son gendre, toujours en poste à Paris, pour que ces derniers lui évitent la prison.
Que s’est-il passé depuis ? Il faut relever, en effet, que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts avant que le magnat de l’industrie agroalimentaire soit touché par l’opération de grillage de fusibles lancée par un clan du pouvoir contre l’autre par instinct de survie. Pourquoi avoir attendu tout ce temps alors qu’il est de notoriété publique que l’ancien bras droit d’Ali Haddad au FCE fait partie de «l’oligarchie», qu’il a obtenu d’indus avantages, qu’il fait partie des hommes d’affaires qui allaient financer la campagne électorale que Gaïd-Salah avait ordonnée au profit de Bouteflika qu’il avait obligé à briguer un cinquième mandat malgré son impotence ?
Le patron du groupe Amor Benamor est le second businessman proche des fils de Gaïd-Salah qui lui assuraient protection et impunité, selon des sources informées, à tomber après le député Baha-Eddine Tliba. Ce dernier, qui se trouve, lui aussi, en prison, avait été rapatrié de Tunisie où il s’était réfugié et d’où il avait lancé une série d’accusations à l’encontre de ses anciens associés, dévoilant des affaires graves et exigeant que sa plainte contre les fils de Gaïd Salah et son gendre soit déposée auprès du tribunal d’Annaba avant de répondre à la convocation de la justice.
Laïd Benamor va-t-il, à son tour, entraîner les mafiosos d’Annaba dans sa chute et exiger leur présence lors de son procès ou acceptera-t-il d’être un bouc-émissaire et d’épargner ceux qui soit l’ont lâché pour sauver leur peau, soit ne sont plus en mesure de le protéger et seront, dans ce cas, eux aussi, convoqués par la justice ?
N. D.
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