Les porte-parole autoproclamés du Hirak étalent les vérités de La Palice à Paris
Par Nabil D. – L’organisation satellite du FIS, Rachad, a organisé un «débat» à Paris à l’occasion du premier anniversaire du Mouvement de contestation populaire. La rencontre a été animée par des représentants de la chaîne Al-Magharibiya et a vu la participation de Larbi Zitout et d’un certain nombre d’intervenants. Les orateurs, majoritairement très actifs sur les réseaux sociaux, ont répété les mêmes antiennes, en se targuant d’être le fer de lance du Hirak et en tentant ainsi de le récupérer à des fins politiques flagrantes.
Se fourvoyant dans des généralités et se perdant dans des critiques acerbes qui trahissent un désir de vengeance irrépressible plus qu’une réelle volonté de changement, les animateurs de la rencontre ont servi un discours qui ressemble, à s’y méprendre, à celui du pouvoir qu’ils cinglent et vilipendent. Utilisant la première personne du pluriel (nous), les éléments de Rachad s’approprient carrément le Mouvement dont ils affirment avoir voulu faire une halte pour voir ce qui a été réalisé après une année de manifestations.
Usant d’une langue de bois qui n’a rien à envier au FLN ou au RND, les intervenants ont loué les bienfaits du Hirak et rappelé les raisons qui ont poussé les Algériens à occuper la rue. Trois invités universitaires se sont relayés pour faire des non-sens et dire des vérités de La Palice : «Le Hirak est une rupture dans la continuité de la politique de l’Algérie depuis l’indépendance du pays. Le Hirak est un moment de transformation qualitative de la société algérienne. C’est aussi un moment de transformation radicale – j’aime beaucoup ce mot – du rapport politique entre la population, la société et les dirigeants effectifs du pays. Le bilan, c’est que c’est une formidable école d’échange politique entre les citoyens et les citoyennes qui a montré au monde entier et aux Algériens eux-mêmes qu’ils étaient une population respectable.»
«Plus rien ne sera plus comme avant en Algérie», a affirmé un autre, académicien de son état, en expliquant que «la politique veut dire que ceux qui détiennent l’autorité publique de l’Etat rendent compte devant l’électorat et soient comptables devant la population. En Algérie, il s’est institué un système où il y a un pouvoir réel et un pouvoir formel. Le soulèvement populaire pacifique extraordinaire déterminé s’inscrit dans l’histoire de notre pays. Il cherche à autoriser les Algériens à faire de la politique. Les capacités humaines et matérielles existent dans la construction de notre Etat» (sic).
Quant au «diplomate» Larbi Zitout, il a fustigé «l’Etat des h’noucha (serpents, les services secrets ndlr)» qui «doit cesser pour que s’instaure l’Etat algérien, car sans ça, il n’y aura pas d’Algérie. Le Hirak est une grande occasion pour démanteler la pègre, et je pèse mes mots».
Nous laissons à nos lecteurs avertis juges de la qualité intellectuelle de ces rhéteurs qui veulent substituer la médiocrité ambiante à une autre médiocrité.
N. D.
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