Des sources : «Le discours du président Tebboune va avoir un effet inhibant»
Par Mohamed K. – Des sources informées ont estimé que le discours d’Abdelmadjid Tebboune avait toutes les chances de freiner davantage le fonctionnement de l’administration locale, en soulignant que le recours au langage de la menace à peine voilée à l’encontre des ministres et, surtout, des walis n’est pas fait pour décomplexer les hauts fonctionnaires échaudés par les nombreuses arrestations qui ont visé des commis de l’Etat dans les affaires liées aux indus avantages accordés à des hommes d’affaires proches de l’ancien cercle présidentiel.
«Le président Tebboune a, en quelque sorte, appuyé sur la blessure, en rappelant aux walis, nouveaux et anciens, ce qui les attendait si jamais ils se rendaient coupables de connivences avec les milieux des affaires», indiquent nos sources qui confient que «la conviction par la menace a déjà démontré par le passé qu’elle ne fait que bloquer les rouages de l’administration et, par conséquent, la machine industrielle et, donc, toute l’économie du pays».
«La menace dans les discours des officiels algériens a commencé avec l’ancien chef d’état-major de l’armée qui a failli semer la discorde entre les Algériens par ses harangues provocantes dont le résultat a été la poursuite du mouvement de contestation populaire à ce jour après que Gaïd-Salah eut complètement rompu la confiance entre le citoyen et les tenants du pouvoir», soulignent nos sources, en ajoutant que «cette façon de faire totalement contreproductive a fait des émules puisque nous avons vu les walis gesticuler devant les caméras, admonestant les entrepreneurs indélicats et les élus locaux négligents, si bien que le ministre de l’Intérieur les a mis en demeure de cesser ces simulations grotesques».
«Ce réflexe hérité du court, mais marquant, passage de Gaïd-Salah au pouvoir ne fera qu’inciter tous ces bureaucrates à encore plus d’apathie et de stagnation car ils voient que l’épée de Damoclès est suspendue au-dessus de leur tête et préféreront être blâmés, voire limogés pour leur inaction que de se retrouver derrière les barreaux», concluent nos sources qui préconisent une «approche plus serine» qui consiste à «rétablir la confiance d’abord entre les fonctionnaires et leur hiérarchie pour pouvoir, ensuite, gagner celle des citoyens lorsqu’ils verront leurs problèmes sérieusement pris en charge par une administration ainsi désinhibée».
M. K.
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