54e vendredi de marche : les manifestants déterminés à poursuivre le combat pour la démocratie
Par Mounir Serraï – Rien ne semble entamer la volonté des milliers d’Algériens qui continuent de manifester dans plusieurs villes du pays pour le 54e vendredi consécutif. Sous un temps printanier, et malgré les craintes soulevées par la propagation rapide dans le monde du coronavirus, les manifestants affichent leur détermination à poursuivre leur combat pour l’instauration d’une République démocratique respectueuse des libertés.
A Alger, les rues du centre-ville sont bondées de monde. Des manifestants venus des quartiers populaires de Bab El-Oued, de la Casbah, de Bologhine et des communes environnantes ont battu le pavé jusqu’à la Grande Poste, munis de portraits et de pancartes exigeant la libération de tous les détenus d’opinion. Des banderoles à l’effigie de Karim Tabbou, d’Abdelwahab Fersaoui et de Fodhil Bouamala, qui se trouvent toujours en prison, ont été exhibés par les manifestants qui dénoncent la poursuite du harcèlement et des intimidations contre les militants politiques et les acteurs de la société civile actifs au sein du Hirak.
«Makach hiwar, makach hadra, atalqou Karim Tabbou et Bouamala (pas de dialogue, pas de discussions, libérez Tabbou et Boumala)», scandent des manifestants aussi bien à Alger que dans d’autres villes du pays. Le slogan fétiche du Hirak, à savoir «Dawla madania ( Etat civil)» continue également à résonner dans les rues d’Alger et ailleurs.
Cible d’attaques ces derniers jours, le RCD renforce sa présentation dans ce Hirak, en insistant sur une transition démocratique pour aboutir à une nouvelle République basée sur la démocratie et le droit. En première ligne, Mohcine Belabbès, président du parti, le RCD, a marché du haut de la rue Didouche-Mourad jusqu’à la Grande Poste. D’autres personnalités, comme Abderrahmane Hadj Nacer, ancien gouverneur de la Banque centrale d’Algérie, Louisette Ighil Ahriz et la sœur de Larbi Ben Mehidi ont, eux aussi, marché.
Même décor, même mobilisation et même détermination dans les autres villes du pays. A Constantine, c’est par le slogan «Koulna issaba trouh, koulna issaba trouh, ya h’na ya n’touma (on a dit que la bande doit partir, soit nous, soit vous)» qu’ils ont entamé leur marche. «Cirta Bab El-Oued imazighen», «Chaâb yourid istiklal (le peuple veut l’indépendance)» ou encore «H’na wlad Amirouche marche-arrière manwellouch, djaïbine, djaïbine el-houriya (nous sommes les enfants d’Amirouche, nous ne faisons pas marche-arrière, nous allons arracher notre liberté», scandent encore les manifestants qui réclament ainsi un changement radical du système.
Nombreux ont été également les manifestants à Oran qui réclament un changement total du système à travers une transition démocratique. «Chaâb houwa li yeqarrar dawla madania (c’est le peuple qui décide, un Etat civil)», scandent les manifestants dans la ville d’El-Bahia. La mobilisation a été également au rendez-vous dans plusieurs autres villes, à l’instar de Bouira, Bordj Bou Arréridj, Bouira, Béjaïa et Tizi Ouzou.
Les manifestants font état de leur détermination à continuer dans la lutte pacifique jusqu’à la mise du pays sur le véritable chemin de la démocratie.
M. S.
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