Soins pour tous à l’étranger : les Algériens de France écrivent à Emmanuel Macron
Par Houari A. – L’Association de la communauté algérienne établie à l’étranger (ALCAEE) a écrit à Emmanuel Macron pour exiger la «révision du partenariat dans le domaine de santé entre la France et l’Algérie». «En Algérie, il est important de noter que 4 millions d’Algériens ne disposent d’aucune couverture sociale. Par ailleurs, les chanceux Algériens qui disposent d’une couverture sociale bénéficient rarement des prises en charge médicales pour des soins à l’étranger en raison, principalement, de la corruption qui gangrène en profondeur la Caisse nationale des assurances sociales, d’une part, mais aussi, comme le confirme le site de l’ambassade de France en Algérie, en raison de l’existence de caisses parallèles qui attribuent des prises en charge aux Algériens VIP», note l’Association dans un courrier adressé à Emmanuel Macron.
«De plus, même en cas de couverture médicale en Algérie, le malade, surtout en dehors des grandes villes, se trouve confronté à un grand nombre de problèmes, comme le manque de médecins, les pénuries de médicaments, les médicaments contrefaits, le non -remboursements des analyses et de l’imagerie médicale qui se font généralement en dehors des structures étatiques et ne sont pratiquement pas remboursables».
«Les demandes d’aide financière pour des soins plus efficaces en Algérie et à l’étranger, les demandes d’aide pour obtenir tel ou tel médicament, les appels de détresse de malades, les articles et vidéos invoquant la souffrance des malades algériens envahissent les réseaux sociaux et les médias algériens. Ils donnent un aperçu sombre et tragique de la réalité que vit le secteur de la santé en Algérie», s’indigne l’ALCAEE.
Par esprit d’équité, l’Association exhorte les autorités françaises à «assurer les soins pour tous les Algériens par la suppression de toutes les conditions d’attribution d’aide médicale d’Etat aux ressortissants algériens, en leur octroyant des cartes vitales spécifiques dès leur arrivée en France» ou à «instaurer un partenariat gagnant-gagnant entre les peuples des deux rives de la Méditerranée. Elle propose, en outre, la mise en place d’une commission d’attribution des prises en charge d’une caisse unique qui soit mixte, en assurant l’anonymat des dossiers et en «publiant désormais le coût budgétaire de l’AME avec la recette des prises en charge, venant des pays étrangers encaissée par les hôpitaux et cliniques français».
L’Association de la communauté algérienne établie à l’étranger suggère, en outre, d’«imposer, en contrepartie, un partenariat de développement du secteur de la santé» dans les pays africains, dont l’Algérie, et «la préparation d’un environnement propice pour le retour des cadres de la santé des pays africains vers leurs pays d’origine». L’Association rappelle, à ce titre, qu’en France plus de 22% de médecins ont été formés gratuitement dans les universités algériennes.
H. A.
Comment (24)