Un jeune harraga algérien condamné à vingt ans de prison dénonce une cabale
Par Mohamed K. – Etrange histoire que celle de ce jeune Algérien parti de son quartier des Eucalyptus, dans la banlieue sud de la capitale, explorer d’autres contrées pour atterrir en Grande-Bretagne où il y vit depuis plusieurs années, avant de découvrir que le tribunal de Dar El-Beida l’a condamné à vingt ans de réclusion. Le jeune homme a raconté, stupéfait, comment la Police judiciaire, dit-il, «s’est acharnée contre lui pour lui coller une accusation de terrorisme en induisant la justice en erreur».
«La Police judiciaire n’a pas cessé d’interroger mes parents et mes frères qui leur ont expliqué que je me trouvais en Europe et non pas en Syrie, comme ils ont voulu le faire croire», a affirmé le jeune qui a expliqué qu’il a, comme de nombreux autres candidats à l’émigration clandestine, traversé plusieurs pays d’Europe, en passant par la Turquie, la Macédoine, la Grèce puis l’Allemagne pour finir à Londres où il se trouve actuellement. «Je ne me suis jamais rendu en Syrie et il n’a jamais été dans mon intention d’aller dans ce pays», a martelé ce sans-papier qui affirme ne pas pardonner aux éléments de la BMPJ des Eucalyptus leur entêtement à vouloir l’impliquer dans une histoire de terrorisme.
Le tribunal de Dar El-Beida a prononcé une lourde peine par contumace à son encontre, mais il affirme ne pas en vouloir à la justice qui a prononcé ce verdict sur la base du rapport «fallacieux» qui lui a été soumis. Le jeune émigré clandestin regrette que lui et sa famille aient été «abusés» par les policiers en charge de l’enquête qui affirmaient à ses proches que le dossier était clos et qu’il n’y avait aucune preuve de son implication dans les faits pour lesquels il a été condamné à son insu. «Ma mère s’est mise à crier lorsqu’elle a entendu le verdict, tandis que mon père a demandé à me rencontrer quelque part hors d’Algérie», a confié le jeune homme, en exhibant la décision de justice et en révélant les noms des magistrats qui l’ont condamné à la prison.
Ce jeune Algérien a semblé désemparé par ce qui lui arrive, ne sachant pas comment agir pour prouver son innocence et faire annuler le jugement dans le contexte actuel fait de confusion et d’emprisonnements à tort et à travers.
M. K.
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