L’Ethiopie rappelle son ambassadeur à Alger selon Al-Jazeera : info ou intox ?
Par Mohamed K. – L’Ethiopie aurait décidé de rappeler ses ambassadeurs dans huit pays, dont l’Algérie, selon le média qatari Al-Jazeera qui se réfère à des «sources informées». Parmi les pays concernés, le Maroc, le Soudan, la Belgique, la Grande-Bretagne et l’Australie. Ce rappel des représentants diplomatiques serait lié au conflit qui oppose l’Ethiopie et l’Egypte et qui pourrait provoquer une guerre entre les deux pays au sujet du partage de l’eau du Nil.
Selon Al-Jazeera toujours, les raisons qui ont poussé les autorités éthiopiennes à impliquer les huit pays cités dans ce dossier sensible demeurent «inconnues». Le média précise, par ailleurs, toujours selon les mêmes sources, que le rappel de ces ambassadeurs est une «démarche intrigante et absolument inattendue», tout en rappelant que les ministres arabes des Affaires étrangères avaient apporté leur soutien à l’Egypte lors de leur récente réunion dans le cadre de la Ligue arabe au Caire, à laquelle a pris part le secrétaire d’Etat chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Rachid Bladehane.
Pourquoi l’Algérie serait-elle impliquée dans ce litige, sachant qu’elle entretient des relations amicales avec l’Ethiopie et qu’elle se tient à équidistance de ce conflit qui risque de dégénérer à tout moment, selon de nombreux indices peu optimistes ? Les états-majors égyptien et éthiopien sont, en effet, en état d’alerte maximale et une guerre entre l’Egypte et l’Ethiopie n’est pas à exclure, affirment de nombreuses sources. Les efforts des Etats-Unis pour éviter un tel scénario catastrophe semblent inefficaces, puisque l’Ethiopie et le Soudan, un autre pays traversé par le Nil, ont boycotté un sommet organisé par le secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, qui peine à réunir les belligérants autour d’une même table des négociations.
Une guerre de l’eau est en voie d’éclater dans la région et elle pourrait durer longtemps et faire d’énormes dégâts tant l’enjeu est vital. Si l’Ethiopie a besoin des eaux du Nil pour couvrir ses besoins en énergie hydroélectrique et son développement, le fleuve couvre 90% de la consommation de l’Egypte en eau potable et pour l’usage agricole.
Nous y reviendrons.
M. K.
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