L’ex-président de l’APN Amar Saïdani a-t-il été forcé à démissionner du FLN ?
Par Nabil D. – Le tonitruant Amar Saïdani a décidé de claquer la porte du FLN et de se retirer définitivement de la vie politique, nous apprend Le Soir d’Algérie, qui précise que l’ancien président du Parlement a adressé une lettre au secrétaire général du parti le priant de ne plus le compter parmi les affectifs de cette formation politique en voie de disparition et en saluant, au passage, les membres du comité central. Le prédécesseur de Djamel Ould-Abbès aurait invoqué des raisons familiales.
Qu’est-ce qui a poussé le partisan de «l’Etat civil» à jeter l’éponge dans ce contexte de grand tumulte dans le pays, lui qui était habitué aux guerres des clans au sein du parti dont il avait présidé aux destinées après un coup de force contre Abdelaziz Belkhadem, un autre ténor du FLN, lui aussi réduit au silence ? Des sources généralement bien informées relèvent que la démission d’Amar Saïdani à ce moment précis pourrait être motivée par une probable citation à comparaître dans le cadre des affaires qui sont jugées actuellement et qui sont toutes liées aux mandats de Bouteflika. Il est impossible qu’une personnalité comme Amar Saïdani, qui a joué un rôle de premier plan sous le règne de Bouteflika, soit épargnée, estiment ces sources qui rappellent que l’ancien secrétaire général du FLN installé à Paris était proche de Gaïd-Salah.
En effet, on se rappelle de la fameuse offensive «audacieuse» de l’assourdissant Amar Saïdani contre «l’intouchable» ancien chef des services des renseignements, le général Toufik, actuellement emprisonné, accusé de «concentrer tous les pouvoirs entre ses mains». Il s’avérera par la suite que la manœuvre était télécommandée par le général Gaïd-Salah avec l’aide d’une chaîne de télévision privée dont le directeur est lui aussi derrière les barreaux. Un journaliste de cet outil de propagande, aujourd’hui exilé à Londres, avait «interviewé» l’ex-député Baha-Eddine Tliba qui avait été enrôlé pour casser du général Toufik, mis à la retraite par Bouteflika sur instigation de l’ancien chef d’état-major de l’armée, une année auparavant.
Nos sources n’excluent pas qu’Amar Saïdani ait été sommé par la direction du FLN de démissionner pour éviter d’éclabousser le parti dans un procès à venir qui pourrait concerner celui dont le nom est cité dans de nombreuses affaires de détournement et de fuite de capitaux au moment où il occupait de hautes fonctions au sein de l’Etat mais qui n’a jusque-là pas été inquiété par un appareil judiciaire chancelant et dépassé par les événements.
N. D.
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