Les annonces de Jean-Yves Le Drian qui brisent l’illusion des panarabistes zélés
Par Houari A. – Le chef de la diplomatie française a affirmé, ce vendredi, à la suite d’un «très long» entretien à El-Mouradia, que «le plan d’action proposé par le président Tebboune et son Premier ministre, récemment, permet de nouvelles ouvertures et une relation encore plus positive dans le domaine économique entre l’Algérie et la France qui se manifestera dans les semaines qui viennent». Jean-Yves Le Drian n’a pas précisé la nature des «enjeux économiques» dont il a été question, en précisant, cependant, que le partenariat économique entre les deux pays va «retrouver de la vigueur».
Les relations entre Alger et Paris avaient connu une période de froid au début de la crise politique en Algérie. Une crise larvée qui avait été accentuée par les propos hostiles d’Abdelmadjid Tebboune lors de sa campagne électorale, dans le sillage du discours antifrançais partagé par les décideurs et le Hirak au firmament du Mouvement de contestation populaire qui en est à sa 56e semaine ce vendredi.
«J’étais déjà venu ici le 21 janvier et j’avais senti le message du président Tebboune qui souhaitait que la relation entre l’Algérie et la France soit un partenariat extrême», a rappelé le ministre français des Affaires étrangères, en précisant que «nous avions à ce moment-là établi une forme de feuille de route, de rendez-vous, d’itinéraire d’action, pour que ce partenariat extrême progressivement devienne une réalité». «Nous n’y sommes pas encore, mais cette visite est une étape dans cette dynamique nouvelle entre nos deux pays», a-t-il souligné.
La question des archives de la Guerre de libération nationale et des crânes des résistants algériens exposés au Musée de l’Homme à Paris semble avoir été abordée lors de la rencontre. «Nous avons aussi évoqué l’ensemble des questions de partenariat, que ce soit sur les questions mémorielles, que ce soit sur le calendrier à venir, puisque nous tiendrons au début du mois de juillet, avec les deux Premiers ministres, un comité interministériel de haut niveau, qui est une structure qui ne s’était pas réunie depuis longtemps et qui permettra de faire le point sur l’ensemble de nos partenariats, ceux que je viens d’évoquer, mais aussi des questions culturelles, des questions universitaires, des questions de formation, des questions de jeunesse qui sont centrales dans nos relations», a fait savoir Jean-Yves Le Drian.
Abdelmadjid Tebboune a pris les partisans du panarabisme à contre-pied, en maintenant la relation avec la France telle qu’il en a hérité de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika. Ses déclarations violentes à l’égard de l’ancienne puissance coloniale n’étaient, il fallait s’y attendre, que de la poudre aux yeux pour gagner l’empathie d’une frange de la société qui s’était alignée sur l’ancien chef d’état-major de l’armée, le général Gaïd-Salah, dans ses attaques frontales contre la France qu’il avait accusée de chercher à déstabiliser le pays, sans qu’il expliquât ni comment ni par quel biais.
H. A.
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