Propagation foudroyante de la pandémie du coronavirus : état d’alerte maximale
Par Mrizek Sahraoui – L’Europe, où des mesures radicales viennent d’être mises en œuvre, est désormais «l’épicentre de la pandémie du Covid-19», a déclaré au cours d’une conférence de presse, tenue vendredi 13 mars à Genève, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, soulignant l’impossibilité de déterminer quand aurait lieu son pic. Près de trois mois après son apparition à Wuhan, en Chine, le virus s’est répandu dans les cinq continents, a touché 120 pays, près de 135 000 personnes, faisant plus de 5 000 morts, selon un bilan officiel appelé à s’alourdir. Tedros Adhanom Ghebreyesus a également indiqué que «sans compter la Chine, le continent européen a enregistré plus de cas de personnes contaminées et de morts que partout ailleurs dans le monde».
Pour tenter de contrer la propagation de la pandémie qui circule désormais à une grande vitesse, des mesures radicales – écoles fermées, rassemblements de plus de 100 personnes et toutes compétitions sportives interdits, activités économiques bientôt en quasi position ralentie, liaisons aériennes et maritimes réduites ou carrément suspendues, etc. – sont prises, notamment en Italie où tout le pays est totalement sous cloche, en France qui s’achemine peu à peu vers le confinement, et où l’épidémie devrait atteindre à son apogée 15 millions de personnes en contact avec le virus, selon le Dr Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France, en Allemagne, en Belgique où même les restaurants sont fermés, ou encore au Danemark et en Pologne, deux pays ayant décidé la fermeture de leurs frontières, interdisant aux étrangers l’entrée sur leurs territoires respectifs.
Par peur d’une psychose générale – qui plane sur toute l’Europe – susceptible de compromettre les dispositifs mis en place, les pouvoirs publics et les autorités sanitaires se relayent à la télévision, à la radio, pour appeler à ne pas céder à la panique, alertant également sur la nécessité de respecter les consignes données, tout en précisant les démarches à suivre en présence de cas suspects. Les appels au civisme se multiplient, prenant l’exemple de la Chine, du Japon ou encore de la Corée du Sud, régions sévèrement touchées par le Covid-19.
Ces pays d’Asie de l’Est ont une bonne longueur d’avance par rapport au reste du monde, d’abord parce qu’ils sont les premiers à avoir eu affaire au virus, ensuite pour avoir acquis une expérience, petite certes, en matière de gestion de risques majeurs de santé publique. Aidés par un comportement exemplaire des citoyens qui ont, quoi qu’on eût dit, fait preuve d’un civisme à toute épreuve, ces pays ont montré de très grandes capacités de réaction à cette situation d’urgence sanitaire qu’a illustrées la construction d’un hôpital de 1 000 lits à Wuhan en un temps record dont certains s’en étaient moqués.
Dans ce contexte de tension internationale à son comble, il n’y pas que des mauvaises nouvelles. «L’épidémie est pratiquement jugulée à son épicentre» originel, s’est enorgueilli le président chinois, Xi Jinping, lors de sa visite à Wuhan, le 10 mars dernier, insistant dans la foulée sur le fait que 60 000 sur 80 000 personnes contaminées sont désormais guéries et hors de danger. 3 000 personnes sont malheureusement mortes du coronavirus.
Si les autorités chinoises sont à l’optimisme et les Européens, eux, viennent de déclarer la guerre avec des moyens et un service de santé très performants contre ce virus qui a mis le monde en état d’alerte maximale, quid des pays dont les capacités de réponse sanitaire ne sont pas aux standards internationaux, alors même qu’il s’agit là d’un virus dont la médecine est encore, elle aussi, incapable d’apporter une réponse rapide. Le 22 février dernier, le patron de l’OMS avait mis «en garde et averti que le continent africain n’était pas prêt à affronter l’épidémie si des cas apparaissaient et se multipliaient sur le continent». Moins touché que les autres régions du monde, le continent africain totalise près de 100 cas de personnes contaminées au Covid-19, réparties dans 15 pays, au premier rang des plus affectés l’Algérie, avec 26 cas et 2 décès recensés à ce jour.
M. S.
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