Le directeur de la chaîne pro-pouvoir Beur TV arrêté pour extorsion de fonds
Par Nabil D. – Le directeur de la chaîne privée pro-pouvoir Beur TV a été arrêté ce dimanche, indiquent des sources concordantes. Réda Mehigueni est accusé de chantage et d’extorsion de fonds. Son acolyte, un certain Amine Belazoug, a, lui, été agressé la veille et serait toujours hospitalisé. Les deux affaires seraient liées, selon les mêmes sources qui citent un troisième complice qui travaillerait à la présidence de la République.
Les concernés auraient, toujours selon les mêmes sources, approché des relations des hommes d’affaires emprisonnés pour leur proposer d’intercéder auprès du futur président de la République une fois que celui-ci prendrait le pouvoir pour les faire libérer contre de grosses sommes d’argent. Ces sources précisent qu’Abdelmadjid Tebboune n’est pas au courant de ces manigances. Après la présidentielle du 12 décembre, les oligarques ont fini par comprendre qu’ils ont été floués. L’agression d’Amine Belazoug aurait été commise par des hommes de mains payés par ses «victimes», et l’arrestation du directeur de Beur TV serait directement liée à cette agression, les enquêteurs ayant remonté la filière jusqu’à lui.
Ce nouvel épisode dans le feuilleton des scandales qui défraient la chronique depuis de longs mois confirme l’état de déliquescence profond dans lequel a été plongé le pays sous le règne de Bouteflika et la poursuite des mêmes pratiques mafieuses, même après sa déchéance. La présence d’un troisième compère au sein même de la présidence de la République, où il a été recruté après avoir secondé le chargé de communication du candidat Abdelmadjid Tebboune durant la campagne électorale, éclabousse l’institution présidentielle, et son limogeage, voire sa convocation par la justice, serait une question d’heures.
Ce dernier serait derrière l’arrestation du cyber-activiste Aref Mechakra après une plainte déposée par le fonctionnaire en question, Abdellatif Belkaïm, dont le nom a été cité dans le litige qui oppose l’homme d’affaires installé en Suisse Youcef Baâdja à ses anciens associés et à de hauts gradés des services de sécurité et des magistrats qu’il accuse d’avoir comploté contre lui au point de le ruiner et de l’avoir menacé de mort et tenté de l’empoisonner, selon ses dires.
Un nouveau scandale s’ajoute donc aux nombreux autres qui n’en finissent pas d’écœurer des citoyens abasourdis par autant d’abomination, de débauche et de cupidité.
N. D.
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