Mesures contre le coronavirus : l’Algérie très en retard sur les autres pays
De Kamel M. – L’Algérie avance à tâtons dans le traitement de la grave crise sanitaire induite par la propagation exponentielle et fulgurante du coronavirus. Des experts estiment, en effet, que le président Tebboune n’a pas été à la hauteur du danger qui guette le pays et est en retard par rapport à d’autres chefs d’Etat qui ont pris le taureau par les cornes pour limiter l’épidémie et éviter une catastrophe.
Dans son discours, Abdelmadjid Tebboune a énuméré une série de mesures d’ordre sanitaire, économique et social. Mais les annonces sont dépassées, selon des observateurs, qui relèvent que le monde est passé à une nouvelle étape dans la lutte contre le Covid-19, tandis que l’Algérie fait preuve de lenteurs et d’hésitations dans la prise de décisions dans un contexte qui, pourtant, dicte une réactivité sans faille pour parer à toute éventualité.
La frilosité du gouvernement algérien face à la pandémie a été constatée surtout dans le temps perdu avant que la décision de fermer les mosquées soit prise. Cette attitude, notent ces observateurs, démontre que les dirigeants passent la réaction éventuelle des citoyens avant l’intérêt général et qu’échaudés par l’absence de légitimité ils cherchent à ménager les citoyens en ne les brusquant pas par des interdictions brutales qui pourraient aggraver le fossé qui sépare les gouvernants des gouvernés depuis le déclenchement du Hirak.
Ces observateurs affirment même que le président Tebboune a attendu que son homologue français prononce son discours avant de l’imiter, ce qui prouve que les autorités algériennes sont incapables de faire face à cette situation nouvelle. Les citoyens ont marché ce mardi, bravant toutes les consignes et toutes les mises en garde, défiant ainsi aussi bien les autorités que la maladie elle-même, sans que l’Etat ait pu empêcher cette attitude irresponsable.
Ce vendredi, si le Hirak est suspendu, ce ne sera pas en réponse au discours de Tebboune mais aux appels des influenceurs et des animateurs du mouvement qui ont pris le dessus et en sont devenus, par la force des choses, ses véritables représentants, notent encore ces observateurs qui relèvent la difficulté pour le président et le Premier ministre de faire respecter les règles recommandées par les autorités sanitaires mondiales et le caractère occasionnel des campagnes d’assainissement et de désinfection, alors que l’hygiène doit être une priorité absolue et un comportement de tous les jours. L’épisode du choléra ne semble pas avoir servi de leçon, regrettent ces observateurs qui craignent qu’en cas de propagation de la maladie l’Algérie soit débordée et ne puisse pas faire appel à l’aide extérieure, tous les pays du monde étant absorbés par le même mal du siècle.
K. M.
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