Le «Saïd Bouteflika» du ministère des Télécommunications tombe à son tour
Par Abdelkader S. – Le secrétaire général du ministère de la Poste et des Télécommunications a été limogé, indiquent des sources médiatiques proches du pouvoir. La doublure de Houda-Imane Feraoun qui était considérée comme le véritable «patron de la boîte» s’apprête donc à rejoindre l’ancienne ministre devant les tribunaux où elle sera jugée dans des affaires liées à sa gestion de ce secteur livré à la rapine et à la déliquescence.
Fouad Belkessam était considéré comme le «Saïd Bouteflika» au sein du ministère qui s’est distingué par l’incompétence de ceux qui ont présidé à ses destinées au point de classer l’Algérie parmi les tout derniers pays en matière de débit internet et de qualité des services, après avoir saboté les entreprises privées les plus performantes, fermées arbitrairement ou poussées à la faillite.
L’ancienne ministre Houda-Imane Feraoun a été entendue par les services de la gendarmerie dans le cadre des enquêtes menées actuellement sur la collusion d’anciens membres du gouvernement avec des hommes d’affaires proches de l’ancien cercle présidentiel, dont un certain nombre sont en prison. Mais, comme nous l’indiquions dans un précédent article, en étant ainsi lâchés par leurs anciens protecteurs, l’ex-ministre et son désormais ex-secrétaire général feront tomber avec eux inexorablement le directeur central des transmissions au ministère de la Défense nationale, le général Abdelkader Lachkhem et, sans aucun doute, d’autres responsables civils et militaires toujours en fonction, tant le dossier des télécommunications est tentaculaire et engage même des questions de sécurité nationale.
Trois institutions travaillent de concert dans ce secteur, à savoir le ministère, la direction centrale des transmissions au MDN et l’Autorité de régulation. Aussi les chefs d’inculpation pour lesquels Houda-Imane Feraoun sera jugée concernent également ses plus proches collaborateurs et les deux autres institutions sans la complicité ou l’aval desquelles elle ne pouvait agir. De même, l’enquête de la gendarmerie devrait remonter à la gestion des prédécesseurs de Houda-Imane Feraoun, notamment Zohra Derdouri, elle aussi cooptée par Saïd Bouteflika et dont le passage à la tête du département était le prélude à la destruction de toute l’activité liée aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Un travail de sape poursuivi avec le même élan par celle qui lui succédera en mai 2015.
A. S.
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