Une femme médecin à Blida dénonce la lâcheté de certains de ses confrères
Par Kamel M. – Une femme médecin exerçant à l’hôpital Frantz-Fanon de Blida, épicentre de l’épidémie du coronavirus en Algérie, a exprimé sa vive indignation face à l’attitude lâche de certains de ses confrères qui «fuient leurs responsabilités» au moment où la crise sanitaire atteint son paroxysme dans le pays. «J’aimerais bien adresser un message à mes confrères et à mes consœurs, aux médecins réanimateurs qui s’amusent à déposer à l’heure actuelle des arrêts de travail pour fuir la situation, pour leur dire que c’est dans ces moments précisément qu’un médecin digne de ce nom doit faire ses preuves», s’est insurgée cette praticienne.
«Il ne suffit pas de porter une blouse blanche et un stéthoscope pour prétendre être médecin», a-t-elle dit, en rappelant qu’un thérapeute doit penser à ce genre de situation le jour où il a prêté le serment d’Hippocrate, «c’est-à-dire au moment où les malades ont le plus besoin de nous», a-t-elle expliqué, en exhortant ses collègues à regagner leur poste et à arrêter de déposer des congés de maladie factices par peur d’affronter la situation. «Nous aussi nous avons peur d’être contaminés, nous aussi nous avons des familles qui craignent pour notre santé, nous aussi nous voulons être parmi les nôtres sans leur transmettre la maladie, mais c’est notre métier qui exige de nous que nous soyons mobilisés», a confié cette praticienne, en soulignant que «c’est notre pays et notre peuple qui nous appellent à accomplir notre devoir dans ces moments difficiles».
«Non seulement nous travaillons avec la peur au ventre mais, en plus, nous constatons chaque jour que la liste des gardes a changé en raison des nombreuses défections», s’est-elle insurgée en dénonçant des «arrêts de travail de complaisance». «Celui qui a peur de tomber malade n’avait qu’à ne pas suivre des études de médecine», a-t-elle ajouté, en affirmant qu’un militaire ne se serait jamais engagé s’il avait peur de recevoir une balle. «C’est pareil pour le médecin», a-t-elle fait remarquer, non sans colère contre une catégorie de médecins qui a fui le combat et abandonné les malades du Covid-19 dont le nombre ne cesse d’augmenter.
«Même cachés chez vous, le virus peut vous atteindre», a rappelé cette femme médecin courageuse à ses confrères sans scrupule qui devraient être sanctionnés pour cette attitude contraire à l’éthique et qui peut être considérée comme un délit de non-assistance à personne en danger.
K. M.
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