L’ex-secrétaire particulier de Gaïd-Salah s’enfuit avec des documents top secret
Par Abdelkader S. – L’ancien secrétaire particulier du général Gaïd-Salah a quitté le territoire national le 5 mars dernier, révèle le journaliste exilé à Londres Saïd Bensedira, en affirmant connaître le pays où l’adjudant-chef s’est réfugié avec sa femme et ses deux enfants. Ghernit Benouira, c’est son nom, qui était considéré comme le «filtre» de l’ex-chef d’état-major de l’armée, aurait subtilisé des dossiers d’une extrême importance et classés sec ret-défense dès qu’il avait appris la mort de Gaïd-Salah.
Saïd Bensedira, connu pour être très bien informé sur les arcanes de la haute hiérarchie militaire et des services des renseignements, s’est interrogé sur la facilité avec laquelle le sous-officier a pu fuir le pays, alors qu’il a été entendu par le Tribunal militaire de Blida et que deux chauffeurs de Gaïd-Salah ont été inquiétés par la justice militaire pour le même motif, à savoir la disparition de documents confidentiels du bureau de l’ancien omnipotent patron de l’armée.
Ghernit Benouira, originaire de Tissemsilt, dans l’ouest du pays, avait déjà fait parler de lui à travers l’influence anormale qu’il exerçait sur de hauts gradés de l’armée qui, pourtant, occupaient des fonctions autrement plus importantes que la sienne. Il aurait, toujours selon le journaliste Bensedira, amassé une fortune colossale et acquis des biens qui se chiffrent en milliards de centimes grâce à sa proximité avec Gaïd-Salah et son rôle d’interface avec l’ancien vice-ministre de la Défense nationale qu’il aurait manipulé au gré de ses intérêts et de ceux de son clan toujours à la manœuvre durant toute la période où il officiait comme secrétaire.
L’adjudant-chef, devenu puissant à la faveur de secrets qu’il détiendrait et qu’il menacerait de dévoiler si jamais il était «lâché» par les tireurs de ficelles qui ont conduit le pays à sa ruine et qui continuent de manœuvrer derrière le rideau à ce jour, pourrait représenter une grave menace pour la sécurité nationale du fait de sa collusion avec des services secrets étrangers qui assurent désormais sa protection là où il se trouve depuis un peu plus d’un mois. «Une villa luxueuse dans un pays ensoleillé», s’est contenté de dire Saïd Bensedira qui a promis d’en révéler le nom dans un prochain enregistrement vidéo.
Il reste à savoir par qui et pourquoi l’ancien secrétaire particulier de Gaïd-Salah a été exfiltré et qui a intérêt à l’éloigner du pays pour se protéger contre les révélations qu’il aurait menacé de rendre publiques au cas où il serait «sacrifié» par ses acolytes, quels sont ces documents qu’il a pris de façon illégale du bureau de Gaïd-Salah, comment les services secrets du pays dans lequel il s’est rendu et où il est pris en charge vont s’en servir pour nuire aux intérêts suprêmes de l’Algérie et, surtout, pourquoi la justice militaire, sous les ordres de l’inamovible général Amar Boussis, et l’intrigant ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, n’ont pas fait preuve de leur zèle habituel pour émettre un mandat d’arrêt à son encontre.
A. S.
Comment (128)