Les Américains crient famine ou quand un virus brise le faux «rêve américain»
Par Houari A. – En l’espace de trois semaines, la crise économique aux Etats-Unis a détruit davantage d’emplois qu’en un an et demi de récession lors de la crise financière de 2008. En effet, 17 millions de travailleurs ont rempli un dossier de demande d’allocation chômage. Et la catastrophe n’est pas près de s’achever puisque, selon de nombreuses études, 45 millions d’Américains pourraient perdre leur emploi, portant le taux de chômage à un niveau jamais atteint dans l’histoire américaine, même lors de la grande dépression de 1929.
Cette crise, aussi soudaine que violente, a déclenché une vague de pauvreté. Les banques alimentaires sont prises d’assaut. Le système économique américain en faillite provoque déjà un cataclysme sanitaire et social. Pour analyser cette catastrophe, qui mieux qu’un journaliste américain pourrait en rendre compte. En l’espèce, il s’agit d’un article publié par le New York Times. Le modèle de société que tout le monde encense comme le «rêve américain» se révèle être un cauchemar pour les pauvres qui se comptent par dizaines de millions au pays de l’Oncle Sam.
Dans un article intitulé «Je n’ai jamais rien vu de tel», le New York Times indique que les voitures font la queue pendant des kilomètres devant les banques alimentaires et que des millions de personnes inondent un système caritatif qui n’a jamais été destiné à gérer une crise nationale.
«La demande d’aide alimentaire augmente à un rythme extraordinaire, au moment même où les banques alimentaires du pays sont frappées par une pénurie de dons de nourriture et de travailleurs bénévoles», note le journal new-yorkais, auquel une responsable d’un organisme de recherches spécialisé dans les études liées à la sécurité alimentaire a avoué n’avoir «jamais rien vu de tel».
«Même avant la crise économique actuelle, la Réserve fédérale a constaté que quatre adultes américains sur dix n’avaient pas les économies ou autres ressources nécessaires pour couvrir une dépense inattendue de 400 dollars», relève le New York Times qui fait remarquer que le coût des denrées alimentaires a presque décuplé, en précisant que les associations caritatives sont confrontées à leurs propres pénuries et que de nombreuses organisations qui donnent généralement de grandes quantités de nourriture ont elles-mêmes fermé leurs portes.
La crise alimentaire ne date pas d’aujourd’hui, nous apprend le journal américain. «Plus de 50 millions d’Américains étaient en situation d’insécurité alimentaire en 2009, selon le ministère de l’Agriculture», indique-t-on. «Ce que nous faisons aujourd’hui doit être répété demain, le jour suivant et ainsi de suite», s’inquiète un responsable d’un organisme caritatif selon lequel «les gens qui ont faim ont faim tous les jours».
Voici donc le «rêve américain» tant chanté depuis des décennies qui se brise en mille morceaux et qui met à nu le vrai visage de l’économie américaine, loin des clichés surfaits d’Hollywood et les discours trompeurs des dirigeants d’une superpuissance militaire qui a lamentablement perdu une guerre sanitaire avant même de l’avoir livrée.
H. A.
Avec l’aimable collaboration de Mesloub Khider
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