Le deuxième procès de Karim Tabbou ce lundi au tribunal de Koléa
Par Mounir Serraï – Le deuxième procès du militant politique Karim Tabbou est programmé pour ce lundi 27 avril au tribunal de Koléa. Il devait se tenir le 6 avril dernier avant qu’il ne soit renvoyé en raison des mesures de protection imposées au corps de la justice et aux détenus. Des mesures interdisant de faire sortir les détenus de leur prison pour éviter de faire entrer dans ces lieux le coronavirus. Et il est fort à parier, selon ses avocats, qu’il soit de nouveau renvoyé à une date ultérieure.
Il s’agit du procès de sa première arrestation du 11 septembre 2019 dont il a été libéré le 25 septembre, puis arrêté à nouveau le 26 septembre avant sa condamnation à un an de prison, dont 6 mois de sursis, par le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger puis à un an de prison ferme lors du procès en appel décrié par ses avocats le 23 mars. Le procès de ce lundi à Koléa est lié aux déclarations de Karim Tabbou durant le mouvement populaire pacifique en 2019 dans lesquelles il critique l’immixtion outrancière de l’ancien chef d’état-major Ahmed Gaïd-Salah dans la politique.
Il est accusé d’«atteinte au moral des troupes de l’ANP». Sa famille appelle à sa «libération immédiate et inconditionnelle», considérant qu’il a été victime d’arbitraire et que sa mise en détention est «illégale». Dans une déclaration rendue publique à la veille de son procès, sa famille et des militants engagés auprès de Karim Tabbou considèrent qu’il a été poursuivi pour des positions et ses opinions politiques. Ils rappellent ses conditions de détention jugées «inhumaines», précisant qu’il est toujours en isolement total à la prison de Koléa. Comme ils ont relevé «les châtiments qu’on lui a fait subir lors de son arrestation par la police politique». Ils soulignent ainsi qu’il a été victime d’un accident de circulation et par la suite d’une hémiplégie suite à son procès en appel du 23 mars. Un procès vivement dénoncé par ses avocats qui ont relevé «de nombreuses irrégularités».
M. S.
Comment (52)