Rumeurs persistantes sur un imminent remaniement du gouvernement Djerad
Par Mohamed K. – Des rumeurs persistantes circulent depuis peu sur un remaniement imminent du gouvernement. Si aucune source officielle n’a confirmé ou infirmé cette information, il n’en demeure pas moins que des changements au sein de l’Exécutif sont prévus depuis des semaines. Abdelmadjid Tebboune et Abdelaziz Djerad ont, en effet, hérité d’une équipe gouvernementale dont un grand nombre a été imposé par l’ancien patron de la sécurité intérieure, le général Wassini Bouazza, actuellement incarcéré à la prison militaire de Blida pour haute trahison.
Le président de la République et le Premier ministre sont ligotés par une composante hétéroclite dont une partie a été cooptée sur la base de la loyauté à des cercles dont les représentants sont désormais écartés des centres de décision dans le cadre du grand nettoyage que le chef de l’Etat et le chef d’état-major de l’armée, le général Saïd Chengriha, sont en train d’opérer pour expurger la hiérarchie militaire et les institutions névralgiques des résidus de Gaïd-Salah et de ses affidés.
Le nouveau gouvernement devrait être moins pléthorique et de nombreux secrétariats d’Etat complètement inopérants et inutiles seront supprimés, pour revenir à l’orthodoxie dictée par les mesures d’austérité rendues nécessaires par la chute brutale des cours des hydrocarbures et par une approche de la nouvelle équipe dirigeante qui se veut rationnelle et moins extravagante.
Quelques noms de ministres sont cités parmi les partants, notamment le garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati, qui devrait être entendu dans le dossier du binôme Bouazza-Lachkhem mis aux arrêts pour les agissements illégaux qui n’auraient pas été possibles sans la complicité du ministre de la Justice. Le ministre du Commerce s’est, lui, définitivement discrédité après avoir lamentablement échoué à garantir aux Algériens les prix abordables qu’il leur a promis en multipliant les sorties carnavalesques et l’esbroufe sans avoir réussi à vaincre une mafia de la spéculation plus puissante que jamais. Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement s’est, quant à lui, attiré les foudres des organismes internationaux inquiets quant à la situation de la liberté de la presse en Algérie. En pointant un doigt fustigeur en direction d’un pouvoir attentant aux libertés, ces organismes éclaboussent le président Tebboune qui se voit ainsi au centre d’une tempête médiatique dont il se passerait volontiers.
De nombreux secrétariats d’Etat devraient être supprimés pour laisser place à un gouvernement restreint, composé d’une vingtaine de ministères. Un recentrage qui permettra une meilleure prise en charge coordonnée et accordée des nombreux problèmes qui se posent au pays dans ce contexte de raréfaction des ressources financières et de détérioration du climat des affaires.
M. K.
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