Zeghmati indésirable au Haut Conseil de sécurité : sur les traces de Bouazza
Par Mohamed K. – Le ministre de la Justice n’a pas participé au dernier Haut Conseil de sécurité. Tombé en disgrâce, le sort de Belkacem Zeghmati semble déjà scellé. Elément clé dans le détournement de l’appareil judiciaire dont il a fait une caisse de résonnance au profit de Gaïd-Salah puis de ses résidus, les généraux Wassini Bouazza, incarcéré, et Amar Boussis, limogé, le garde des Sceaux devra répondre de ses actes qui ont porté une grave atteinte à la sacralité de la justice et à la noble mission des magistrats dont le Syndicat est monté au créneau, encore une fois, pour dénoncer les dérives de l’ancien procureur général près la Cour d’Alger.
Des sources concordantes avaient indiqué à Algeriepatriotique que Belkacem Zeghmati, bien qu’il soit toujours en poste, fait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire national dans le sillage de l’enquête ouverte contre l’ancien patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), emprisonné pour abus de pouvoir, enrichissement illicite, extorsion de fonds et trafics en tous genres. Les deux hommes, fidèles parmi les fidèles de l’ancien chef d’état-major de l’armée, ont utilisé la justice comme moyen de chantage et de pression. Le procès de Wassini Bouazza, qui a «balancé tout le monde» lors de son interrogatoire dirigé par la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA), a permis de mettre à nu l’ensemble des membres du clan qu’il dirigeait et dont Belkacem Zeghmati et le général Amar Boussis font partie, au même titre que le général Abdelkader Lachkhem, directeur central des transmissions au niveau du ministère de la Défense nationale. Ce dernier a lui aussi été entendu par la DCSA et il lui a été enjoint de se tenir à la disposition des enquêteurs.
Le clan de Wassini Bouazza a, pour rappel, mis en place un système de «fusibles» au sein des rouages de l’Etat, de sorte à parer à toute défection ou refus d’exécuter les ordres. C’est ainsi que des directeurs de cabinet, des directeurs centraux, des juges, des procureurs et des responsables à tous les niveaux de la hiérarchie ont été désignés aux fins de traduire en décisions administratives et en verdicts les ordres émanant de cette bande qui est en voie d’être démantelée et jugée.
Cette quarantaine imposée à Belkacem Zeghmati intervient dans le sillage d’informations persistantes relatives à un remaniement du gouvernement qui serait programmé de longue date mais que le Président aurait retardé en raison de la crise sanitaire et, vraisemblablement aussi, de considérations d’ordre politique. Le terrain étant miné, Abdelmadjid Tebboune et le chef d’état-major par intérim, le général Saïd Chengriha, procèdent lentement et avec prudence.
M. K.
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