Le procès de la deuxième affaire de Karim Tabbou renvoyé au 29 juin
Par Mounir Serraï – Le procès de la deuxième affaire du militant politique et coordinateur de l’UDS, parti non agréé, a été renvoyé au 29 juin. Les avocats de la défense ont refusé de plaider à distance. Il s’agit du deuxième report de cette affaire.
La première arrestation a eu lieu le 11 septembre 2019 et dont il a bénéficié d’une remise en liberté le 25 septembre par le tribunal de Koléa avant sa nouvelle arrestation le 26 septembre et sa mise sous mandat de dépôt par le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger dans une affaire d’atteinte à l’intégrité et à l’unité nationale. Une affaire pour laquelle il a été jugé en première instance et en appel et qui lui a valu une condamnation à une année de prison ferme.
Ce second procès concerne les accusations d’«atteinte à corps constitué» et «entreprise de démoralisation des éléments de l’armée». Dans une déclaration, le comité Sauvons Karim Tabbou dénonce un double jugement. «Nous rappelons qu’il est poursuivi dans deux affaires pour les mêmes chefs d’inculpation en contradiction avec les conventions internationales et avec le code de procédures pénales qui stipule : ‘’Toute personne ne peut être poursuivie, jugée ou punie, deux fois, à raison des mêmes faits, même pris sous une qualification différente’’», souligne ce comité pour lequel Karim Tabbou ne doit pas comparaître une deuxième fois dans une affaire similaire.
«Déjà condamné le 24 mars 2020 à un an de prison ferme dans la deuxième affaire lors d’un procès scandaleux (sans plaidoiries et en l’absence de l’inculpé), d’un point de vue du droit national et international, il ne peut être poursuivi et encore moins condamné une deuxième fois», insiste ce comité pour lequel «tout porte à croire que dans ce dossier, la législation nationale et les conventions internationales ratifiées par l’Etat algérien ont été ignorées et tous les droits de Karim Tabbou bafoués».
Le comité rappelle dans ce sillage que «depuis son arrestation le mercredi 11 septembre 2019, Karim Tabbou est victime d’un acharnement judiciaire inadmissible, aussi cruel qu’inhumain». «Soumis à cette torture blanche» que constitue l’isolement social total dans sa minuscule cellule, poursuivi dans deux affaires pour les mêmes faits, privé de prise en charge médicale suite à un violent malaise dans l’enceinte de la Cour d’Alger (Ruisseau), Karim Tabbou subit un traitement spécial et odieux», précise encore ce comité qui rappelle aux autorités du pays leurs responsabilités en vertu du droit national et des conventions des Nations unies.
«Elles portent l’entière responsabilité de l’intégrité physique et du bien-être psychologique de Karim Tabbou. Nous appelons à ce que cesse cet inadmissible acharnement et à sa libération immédiate et inconditionnelle», ajoute le comité qui salue «le formidable travail des collectifs d’avocats des détenus d’opinion. Leur mobilisation quotidienne, dans des conditions extrêmement difficiles, apporte une aide considérable aux détenus et à leurs familles».
Le comité dit se solidariser avec «tous les détenus d’opinion» et demande «leur libération immédiate».
M. S.
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