Haftar et Aguila au Caire : Al-Sissi coupe l’herbe sous les pieds de Tebboune
Par Houari A. – Le président égyptien Abdelfattah Al-Sissi a réuni le chef de l’Armée nationale libyenne (ANL), Khalifa Haftar, et le président du Parement libyen, Aguila Salah, au Caire où un dialogue interlibyen a eu lieu ce samedi, à la surprise générale. Cette rencontre intervient au lendemain des échecs cuisants enregistrés par l’homme-lige des Emirats et les avancées réalisées par le gouvernement de Tripoli soutenu par la Turquie.
Alors que la Conférence de Berlin avait appelé l’Algérie à jouer un rôle central dans les efforts de sortie de crise en Libye, c’est finalement l’Egypte qui a pris en charge le dossier pour, visiblement, sauver Khalifa Haftar d’une bérézina annoncée en imposant un arrêt des hostilités avant que l’Armée nationale libyenne, appuyée par Le Caire et Abu Dhabi soit décimée. Que s’est-il passé pour que l’Algérie se fasse ainsi doubler par l’Egypte ?
Lé Déclaration du Caire qui a couronné la rencontre entre les frères-ennemis libyens, en l’absence du chef du gouvernement d’entente nationale, Fayez Al-Sarraj, a conclu un accord de cessez-le-feu qui entre en vigueur ce lundi à 6 heures, la mise en place d’un Conseil présidentiel unifié qui inclut les trois régions du pays, l’unification des instances financières et des institutions économiques du pays, la répartition équilibrée des richesses souterraines et l’expulsion des mercenaires. A ce propos, Khalifa Haftar a ouvertement accusé la Turquie de chercher à «reconstruire sa gloire passée», entendre l’empire ottoman, «au détriment de la stabilité de la Libye et des pays de la région».
L’Algérie saluera-t-elle la rencontre du Caire qui semble avoir été organisée à son insu ? Pour rappel, Alger, qui refuse que toute initiative visant à aboutir à une sortie de crise en Libye se fasse sans elle, soutient une solution politique inclusive et rejette toute intervention extérieure dans ce pays voisin en proie à une guerre entre puissances étrangères par mercenaires et milices interposées.
Il y a peu de chance que l’accord de cessez-le-feu signé ce samedi dans la capitale égyptienne, sous les hospices du président Abdelfattah Al-Sissi soit respecté, les forces gouvernementales et Ankara y voyant certainement une ruse pour permettre à l’armée déconfite de Khalifa Haftar de se reconstituer et de reprendre du poil de la bête en profitant de cette trêve tactique.
H. A.
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