Zeghmati définitivement écarté des réunions du Haut Conseil de sécurité
Par Abdelkader S. – C’est la seconde fois que le ministre de la Justice ne participe pas à la réunion du Haut Conseil de sécurité présidé par le chef de l’Etat. Belkacem Zeghmati, qui a disparu des radars, n’est plus sur les tablettes d’Abdelmadjid Tebboune et son nom est inscrit en tête de liste à chaque fois qu’un remaniement du gouvernement est prédit.
Cet éloignement de celui qui a transformé la justice en un appareil répressif et arbitraire intervient au moment où les centres de décision semblent privilégier l’apaisement à la veille d’un déconfinement qui s’annonce problématique. Le mouvement de contestation populaire demeure intact, près de trois mois après sa suspension pour cause de crise sanitaire, et la date de son retour circule même sur les réseaux sociaux, sur fond de difficultés financières auxquelles est confronté le pays depuis la chute brutale des cours des hydrocarbures et la stagnation économique née d’un blocage de la machine industrielle causé par plusieurs facteurs, notamment la détérioration du climat des affaires.
Le patron de Jil Jadid, Sofiane Djilali, a, pour rappel, annoncé une libération prochaine d’un certain nombre de figures de proue du Hirak. Une information confirmée à demi-mot par le porte-parole de la présidence de la République, Belaïd Mohand-Oussaïd, qui a affirmé que le Président «étudie cette option». Dans le même temps, les changements au sein de la justice militaire vont bon train. Sept procureurs militaires viennent d’être, en effet, d’être relevés de leurs fonctions, selon des sources médiatiques.
Toutes ces transformations tendent à effacer l’héritage de Gaïd-Salah, quand bien même cette décision a été prise de baptiser le siège de l’état-major de l’ANP à son nom – une démarche qui a étonné plus d’un – et à réhabiliter des magistrats qui ont été écartés par l’ancien directeur de la justice militaire, le général limogé Amar Boussis, pour leur substituer des éléments dociles qui devaient exécuter à la lettre la feuille de route établie par l’ex-patron du renseignement intérieur, le général Wassini Bouazza, désormais derrière les barreaux pour haute trahison.
Belkacem Zeghmati, considéré comme un des résidus les plus nuisibles de l’ère Gaïd-Salah, incarnation de la justice du téléphone, ne pouvait que suivre la même voie : la porte ou l’écrou.
A. S.
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