Qui a fait échouer la reddition du chef terroriste Droudkel en Algérie ?
Par Mohamed K. – Des sources informées ont indiqué à Algeriepatriotique que le chef du groupe terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abdelmalek Droudkel, devait se rendre aux autorités algériennes en 2017, mais que l’opération a capoté pour des raisons inexpliquées. Y aurait-il eu sabotage ? Des officines secrètes avaient-elles intérêt à ce qu’il continue d’écumer le Sahel «jusqu’à nouvel ordre» ?
Abdelmalek Droudkel se trouvait alors dans l’est de l’Algérie, indiquent ces sources qui expliquent que l’Algérie avait raté ainsi l’occasion de démanteler cette nébuleuse dans le cadre de la charte pour la réconciliation nationale mise en place par l’ancien président Abdelaziz Bouteflika et qui avait conduit à la reddition d’un grand nombre de terroristes, laquelle charte avait été précédée par la loi de la rahma sous Liamine Zeroual, permettant à quelque 6 000 éléments des différents groupes islamistes de se rendre et de bénéficier des mesures de clémence, d’où le nom de l’opération.
Qui avait intérêt à ce que le chef d’Aqmi soit abattu par l’armée française au Nord-Mali ? Comment Abdelmalek Droudkel a-t-il pu être exfiltré d’Algérie pour se retrouver en Libye puis dans le vaste Sahel aux côtés d’autres groupes terroristes, dont certains ont été créés par les services secrets marocains, à l’image du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), auteur de l’enlèvement des sept diplomates algériens à Gao en avril 2012 ?
L’annonce de l’élimination d’Abdelmalek Droudkel par les militaires français de l’opération Barkhane a été largement relayée par les médias français, mais aussi de toute la région, notamment en Algérie, pays d’origine du terroriste abattu. La France en tire ainsi gloire, rappelant par là-même l’exécution sur le tarmac de l’aéroport de Marseille-Marignane des quatre terroristes du GIA qui avaient pris en otage, à Alger, les passagers de l’Airbus d’Air France en décembre 1994. De nombreux éléments demeurent flous dans ce détournement et la manière dont les ravisseurs ont été neutralisés à l’intérieur du cockpit d’où le pilote et le copilote avaient sauté avant l’intervention qui avait fait au moins neuf blessés parmi les éléments du GIGN.
La France ajoute ainsi le chef de la branche maghrébine d’Al-Qaïda à son «palmarès» dans la lutte contre le terrorisme islamiste, au moment où l’avant-projet de la nouvelle Constitution en Algérie autorise désormais l’armée algérienne à intervenir hors des frontières. Un changement de doctrine rendu nécessaire par l’évolution de la situation dans le voisinage, notamment en Libye où des puissances étrangères se livrent une guerre par procuration et dans le Sahel où un nouveau chef, un Algérien originaire d’Annaba, si l’on en croit son nom d’emprunt, a été intronisé nouveau chef du groupe qui ne tardera pas, selon des connaisseurs de la nébuleuse terroriste, à se manifester par une action d’éclat pour «marquer son territoire» et démontrer que même étêté, il demeure actif.
M. K.
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