Le Hirak, les gaucho-islamistes ou les nouveaux bobos-arrivistes d’Algérie
Par Amar Djerrad – L’arrivée des «bobos» d’Algérie est relativement récente. Ils sont apparus durant la double décennie passée à la faveur d’un régime débridé et kleptocratique. Qui sont-ils ? C’est une catégorie sociale qui partage les mêmes ambitions, notamment de réussir socialement par tous les moyens en profitant des opportunités tout en se prétendant du peuple, sans ses préoccupations. Plutôt diplômée, elle ne se désigne pas de la bourgeoisie bien qu’aisée ou possédant une confortable richesse. Elle est économiquement à droite et idéologiquement faussement à «gauche» et faussement «islamique» avec son propre état d’esprit et sa manière d’être. Elle est de toutes les luttes politiques qui arrangent ses intérêts. Elle active dans la communication, le journalisme, les milieux artistiques, la défense des droits, les associations (y compris religieuses) et même dans les partis politiques et l’import. L’opinion publique la voit comme prospère, désinvolte, en marge de la réalité et souvent hypocrite et opportuniste.
Ce sont nos «bourgeois-bohèmes», ou bobos, sans «préoccupations environnementales» ou «féministes» (comme ceux de l’Occident), mais hypocritement «humanistes et citoyens». Elle est minoritaire, mais influente par ses gros soutiens politiques et financiers !
Suite à la vague «hirakiste» qui a balayé le régime, sans distinction des idéologies, c’est cette «gauche-islamique-bobo» qui intervient en s’engageant dans la manipulation, la diversion, la subversion, le mensonge, le dénigrement, le chevauchement du «Hirak» pour le dévier, la production de slogans nouveaux, en organisant des pseudo-Hirak déviants tout en s’employant à les faire confondre, par la tromperie, avec «l’originel», le véritable ! L’objectif caché est de sauver le régime déchu, pour tous, et introduire opportunément des revendications islamistes pour certains ! Echec ou sans résultat perceptible, mais sans toutefois perdre espoir !
Voilà qu’apparaît, tel un couperet, un foudroyant livre-enquête du Dr Ahmed Bensaada qui a anéanti tout espoir en mettant à nu des instigateurs jusque-là embusqués ! Son titre suffit pour semer la panique dans ces milieux qui ont vite réagi, via la catégorie «journalistes-bobos», plutôt en dénigrant l’auteur du livre et de la préface et son éditeur algérien, avant même sa parution !
Il est intitulé Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak ? Il faut dire qu’il ne laisse aucune marge à la critique objective de par les noms de personnes et d’associations incriminées qu’il cite et les preuves irréfutables qu’il présente !
Ces «bobos-journalistes» n’ayant pas trouvé d’arguments pour le contrer ont cru faire une trouvaille ! Elle consiste à discréditer le livre et son auteur en rabâchant, dans leurs écrits et émissions, que c’est «un ouvrage contre le Hirak», que l’auteur «bosse pour le régime» (comme ça !) alors qu’il s’agit exactement de l’inverse, en mettant en garde les «hirakistes» (qu’il loue) contre des manipulateurs locaux qui l’ont infiltré afin de le dévier pour répondre à des agendas planifiés depuis l’étranger !
Il cite les manipulateurs, les organismes américains initiateurs des «printemps arabes» qui les ont financés, les montants alloués avec dates et preuves issues des rapports de la NED et des câbles WikiLeaks !
Une gauche désintégrée et désorientée, «victime» des manœuvres impérialistes après la chute du bloc soviétique ? Possible !
Toutefois, les citoyens patriotes doivent plutôt lire le livre pour se faire leur propre opinion et éviter de prêter leurs oreilles au clairon des félons et le chant des sirènes qui n’attirent que les égarés, les cupides et les stupides !
A propos de la LADDH, de SOS disparus du RAJ-Algérie et du Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA), voyons ce que le Dr Ahmed Bensaada avait découvert sur leur source de financement dans son précédent ouvrage intitulé Arabesque$ : enquête sur le rôle des Etats-Unis dans les révoltes arabes :
«Les ONG algériennes qui ont bénéficié de financement américain par le biais de la NED (National Endowment for Democracy)
– Le financement de la NED est voté par le Congrès, consacré à l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID).
– La NED reçoit également des moyens de multinationales américaines, telles que Chevron, Coca-Cola, Goldman Sachs, Google, Microsoft, etc. ainsi que d’institutions publiques comme la Chambre de commerce des Etats-Unis.
* L’ancien directeur de la CIA, William Colby, déclarait en 1982 : «Il n’est pas nécessaire de faire appel à des méthodes clandestines. Nombre des programmes qui […] étaient menés en sous-main peuvent désormais l’être au grand jour…»
* En 1991, un des fondateurs de la NED, Allen Weinstein, expliquait : «Bien des choses qu’ils [à la NED] faisaient maintenant étaient faites clandestinement par la CIA 25 ans auparavant.»
1- Le Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA) a bénéficié de 247 900 dollars (entre 2005 et 2011). A préciser que le CFDA et SOS Disparus mènent souvent leurs actions ensemble, dans des coalitions qui regroupent d’autres associations au profil similaires comme Soumoud et Djazaïrouna.
2- Le RAJ-Algérie (Rassemblement-actions-jeunesse) a bénéficié d’un financement de 25 000 dollars de la NED en 2011.
3- La LADDH (Ligue des droits de l’Homme Algérie) a bénéficié d’un financement de 117 000 dollars de la NED entre 2002 et 2010 (sauf en 2004). Me Bouchachi était président durant cette période.
Que l’on nous explique comment, pourquoi et où sont partis ces dollars !
A. D.
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