Le RCD met en garde contre «une hypothétique tentative de recomposition du système»
Par Mounir Serraï – Le RCD revient sur la situation politique en dénonçant «une ligne liberticide assumée» des nouveaux détenteurs du pouvoir dans le pays. Dans une déclaration sanctionnant la réunion de son secrétariat national, cette formation, dirigée par Mohcine Belabbès, met en garde contre «une hypothétique tentative de recomposition du système».
Il qualifie de «mauvais choix» de vouloir «mettre à profit la suspension des manifestations publiques pour cause de pandémie afin d’accentuer la traque des militants politiques et des militants du Hirak. «Le résultat est sans ambages : il a perdu sur tous les tableaux. La ligne liberticide assumée et, chaque jour mise en œuvre, met à mal les quelques opérations de ralliements et/ou de come-back initiées par une police politique largement décrédibilisée par une corruption endémique qui a épargné très peu de cadres et de clients du système», avertit ce parti pour lequel de «tels agissements, par ailleurs irresponsables, n’ont fait qu’enhardir, encore plus, les populations et les militants politiques dans leur engagement à en finir avec un système qui fait peu de cas de la pérennité de la nation et de son unité». Le RCD appelle dans ce sillage au calme et à la vigilance.
«Soucieux de la préservation et du devenir du pays, le RCD ne tire aucune satisfaction de cette situation qui peut conduire à l’irréparable devant tant de désinvolture de la part d’un personnel dirigeant qui a saigné le pays», affirme ce parti selon lequel «l’issue salvatrice est dans la mobilisation pacifique pour le départ du système afin que les Algériennes et les Algériens récupèrent leur souveraineté entière pour qu’ils puissent vivre libres et construire durablement leur pays». Il rappelle dans ce sillage «la tragédie du Printemps noir de 2001 qui a emporté 126 jeunes en Kabylie et causé des dizaines de handicapés et de traumatisés à vie».
Pour le RCD, cette tragédie n’était pas «le résultat d’un concours d’événements ou de circonstances particulières», mais plutôt «l’expression la plus perfide d’un système politique bâti contre la souveraineté et l’intérêt général».
S’exprimant sur la situation socio-économique, le RCD, qui rappelle n’avoir pas eu de cesse de «dénoncer les choix de courtes vues des gouvernants, dictés par le populisme», alerte sur l’explosion du chômage et la baisse dramatique du pouvoir d’achat de larges couches de la population. «Dans ce registre, les incantations hors temps, les autoglorifications mal venues, l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire ou encore l’emploi de la politique de diviser pour régner ne peuvent assurément pas sauver un régime honni par l’écrasante majorité du peuple algérien mais, pire, sont un danger pour la pérennité de l’Etat», souligne ce parti qui rejette totalement l’agenda politique du pouvoir dont la révision constitutionnelle.
M. S.
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