Grave menace : des mercenaires en Libye signalés près de nos frontières
Par Mohamed K. – Selon le site Menadefense, «la pression en Libye augmente à la frontière avec l’Algérie». «Après la base aérienne d’Al-Watiya dans le nord-ouest de la Libye, qui risque de devenir une base permanente de l’armée turque, on signale l’arrivée d’un contingent de centaines de mercenaires dans la région de Brak, dans le sud-ouest, dans la nuit de jeudi à vendredi», rapporte le site qui croit savoir que plusieurs centaines d’hommes armés «sont stationnés actuellement dans l’enceinte de la base aérienne de Brak» où «ils sont arrivés à bord de dizaines de pick-up et de véhicules blindés».
«Cette base aérienne dépend de l’Armée nationale libyenne depuis mars 2019 et la prise de Sebha, elle est très importante pour le contrôle des champs pétroliers de Sharara et El-Fil à la frontière avec l’Algérie», précise Menadefense qui ajoute que «l’ANL y déploie des chasseurs et des bombardiers légers L-39, dont un avait eu un accident dans le nord du Tchad il y a trois jours».
Selon le site spécialisé dans les questions géostratégiques, la compagnie pétrolière libyenne NOC a tiré la sonnette d’alarme sur l’apparition de «ces nouveaux acteurs près de leurs installations», en soulignant que les responsables de la NOC «se sont dit profondément préoccupés par la présence de mercenaires au champ pétrolier de Sharara» dans un communiqué rendu public récemment.
La base avancée de Brak est à 400 km d’In Amenas et la zone d’activité des champs pétroliers court tout au long de la frontière algéro-libyenne, rappelle le site, en précisant que la base d’Al-Watiya est à 300 km seulement des frontières algériennes.
L’Algérie est extrêmement préoccupée par l’évolution de la situation en Libye où de nombreuses puissances étrangères se livrent une guerre par procuration. Le président égyptien, Abdelfattah Al-Sissi, a menacé d’intervenir en Libye si la Turquie ne retirait pas ses mercenaires et ses milices, tandis que l’Algérie, tout en faisant preuve de retenue, multiplie les manœuvres militaires d’envergure pour parer à toute éventualité et dissuader les pays impliqués dans le conflit libyen au cas ils franchiraient la ligne rouge. L’avant-projet de la nouvelle Constitution saute le verrou du confinement de l’armée algérienne à l’intérieur des frontières et l’autorise désormais à intervenir au-delà de celles-ci si les intérêts et la sécurité du pays étaient menacés.
L’attaque terroriste contre le site gaziez de Tiguentourine en janvier 2013 a poussé l’armée algérienne à abandonner sa doctrine pour pouvoir repousser toute attaque au-delà des frontières et prévenir toute action hostile en amont.
Les forces armées algériennes sont mobilisées sur les frontières sud-est et sont en état d’alerte maximum, prêtes à intervenir en cas de risque de débordement de la guerre en Libye sur le territoire algérien, d’autant que, comme a averti le président tunisien, Kaïs Essaïed, «le plan de division de la Libye vise aussi l’Algérie et la Tunisie». Le Libye a, dans ce contexte, constitué un des points essentiels des discussions que le chef d’état-major de l’ANP, le général Saïd Chengriha, vient d’avoir avec ses homologues russes à Moscou.
M. K.
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