La restitution des crânes des résistants algériens par la France serait imminente
Par Houari A. – Algeriepatriotique a appris de sources généralement bien informées que la France et l’Algérie se seraient enfin mises d’accord sur la date de rapatriement des crânes des résistants algériens entreposés au Musée national d’histoire naturelle (MNHN) de Paris. Cette question aurait été évoquée par les Présidents des deux pays lors de leur entretien téléphonique de ce samedi.
Emmanuel Macron avait affirmé, en décembre 2017, qu’il avait «accédé à une demande plusieurs fois réitérée par les pouvoirs publics algériens de voir la restitution des crânes des résistants algériens». «J’ai pris la décision de procéder justement à cette restitution», avait-il précisé lors d’une conférence de presse à l’issue de la visite d’amitié et de travail en Algérie.
Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, avait annoncé, en janvier 2018, qu’une commission technique chargée de la procédure de restitution des crânes des résistants algériens, conservés depuis près de deux siècles au Musée de l’Homme de Paris, et de leur inhumation en Algérie, était à pied d’œuvre, ajoutant que ladite commission avait entamé son travail après la présentation par l’Algérie d’une demande officielle à la France concernant ce dossier.
«Les crânes des résistants algériens doivent être restitués à leur pays d’origine», avait déclaré, de son côté, l’anthropologue Alain Froment, qui a dirigé pendant dix ans les collections d’anatomie du Musée de l’Homme de Paris, soulignant le symbole que représentent ces résistants algériens. «Bien sûr, on voit le symbole que représentent ces résistants algériens. Nous en avons hérité pour des raisons historiques, mais il faut évidemment les rendre, il n’y a aucun débat là-dessus», avait affirmé ce docteur en anthropologie biologique, chargé de la gestion du dossier de la restitution des crânes à l’Algérie. Il avait néanmoins indiqué que le MNHN n’avait pas la main pour la restitution, en raison des modalités du véhicule juridique qui restent «en suspens». «C’est la raison de cette commission franco-algérienne», avait-il expliqué, précisant dans ce cadre que «la politique est distincte selon que les restes sont nommés ou anonymes».
L’anthropologue a expliqué les lenteurs qui ont retardé la restitution des crânes par une «procédure encadrée par des circuits juridiques complexes qui sont chargés de démêler les membres de la commission franco-algérienne en lien avec les autorités des deux pays».
Le chercheur algérien Ali Farid Belkadi, à l’origine de la découverte au Musée de l’Homme de Paris des crânes des résistants algériens, avait, pour sa part, relevé, en avril 2018, que parmi les 536 restes mortuaires d’Algériens recensés, il y a 70 crânes appartenant aux résistants de Zaâtcha (Biskra). «Les 70 crânes de Biskra sont bel et bien ceux de résistants de Zaâtcha, qui furent décapités à la fin du siège de l’oasis par les soldats du corps expéditionnaire français», avait précisé ce chercheur en histoire et anthropologie, soulignant que «la présence de ces crânes et de divers ossements en provenance d’Algérie est bel et bien établie et vérifiée dans la base de données du Musée où figurent les spécimens informatisés et non l’intégralité des collections qui restent encore à repérer et à cataloguer».
H. A.
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