Situation des malades du Covid-19 à Biskra : des citoyens interpellent Tebboune pour «arrêter le massacre»

Covid Biskra
La situation des malades à Biskra empire. Ici un citoyen de faite tester dans un hôpital de al capitale. D. R.

Par Mounir Serraï – Une dizaine de citoyens se sont rassemblés aujourd’hui devant la Direction de la santé de la wilaya de Biskra pour protester contre les conditions épouvantables dans lesquelles sont hospitalisés les malades atteints du Covid-19. Munis de banderoles et de pancartes sur lesquelles ils rappellent le droit aux soins et à l’assistance médicale inscrit dans la Constitution, les protestataires évoquent une situation des plus inquiétantes avec l’explosion du nombre de cas contaminés et le nombre de morts.

Les manifestants s’élèvent contre la gestion catastrophique de la crise sanitaire dans cette wilaya, qui souffre d’un manque de moyens. Les équipes médicales sont à bout. Elles n’arrivent plus à faire face au flux incessant de malades, surtout que les conditions minimales d’accueil ne sont pas assurées sur le plan matériel. Les manifestants interpellent par leur action le président Abdelmadjid Tebboune afin qu’il agisse rapidement «pour arrêter le massacre».

Dans un précédent article, nous avons fait état d’une alerte lancée par un professeur d’université sur la gravité de la situation dans cette wilaya du Sud. Le sociologue Charfeddine Choukri avait énuméré tous les dysfonctionnements et toutes les tares du système de santé dans cette wilaya où les malades atteints du Covid-19 meurent de soif et de chaleur.

«Les malades meurent d’asphyxie mais aussi de soif. Car, à l’hôpital, il n’y a même pas de frigo. Le seul frigo disponible dans cet hôpital se trouve dans le service de diabétologie, et il est petit. En plus, avec le nombre important de malades du corona, il est impossible de mettre toutes les bouteilles d’eau dans ce service», a dénoncé cet universitaire. A cela s’ajoute l’absence de climatisation dans une structure hospitalière située dans l’une des régions les plus chaudes du monde.

«Dans l’hôpital Hakim-Saâdane, les malades meurent déshydratés, pourtant l’Etat garantit pour chaque malade une bouteille d’eau au déjeuner et une autre au dîner et rien n’empêche les responsables de rajouter en cette période de grandes chaleurs des bouteilles afin que les patients puissent étancher leur soif», a-t-il poursuivi, assurant qu’il n’y a pas d’eau dans les sanitaires de l’hôpital.

M. S.

Comment (5)

    La solution
    7 juillet 2020 - 16 h 32 min

    Salam. En lisant ces commentaires ça me fait encore plus mal et je comprends par la suite ce qui arrive pour l’Algérie. Sachez que pour qu’un confinement fonctionne bien, il faut des outils et des conditions, tu ne te lèveras pas le matin, puis tu dis tiens les pays occidentaux l’ont fait donc je le ferai moi aussi (El Taqlide el Aama) qui veut dire imitation aveugle. Les pays occidentaux tel que la Suède, la Suisse, l’Allemagne, le Canada et plusieurs d’autres, ont chacun déployé des sommes d’argent colossales pour leurs citoyens respectifs, on parle de plusieurs centaines milliards de dollars par pays, cet argent est déployé pour acheter du matériel médical nécessaire, payer du surtemps aux employés de première ligne et pour en engager d’autres pour leur prêter mains fortes, pour payer les citoyens confinés par obligation et qui ne peuvent pas faire du télétravail, pour payer les loyers des commerçants eux aussi contraints de fermer leurs boutiques pendant le confinement, pour venir en aide aux entreprises et entrepreneurs dans le rouge et finalement pour relancer l’économie de leurs pays.
    Comment veux-tu confiner les algériens, qui sont plus que 10 dans une petite maison, sans eaux, sans gaz et même sans électricité, sous les 40 degrés ou plus, en fermant les plages, les forêts et tous les lieux de plaisances ? t’as le droit d’aller au marché entassé comme des sardines, mais interdiction totale pour les plages et les forêts, je ne comprends pas cette façon de faire, les pays occidentaux ont ouvert les plages les parcs les forêts avec une distanciation de 2 mètres si tu ne fais pas parti de la même famille, et c’est logique. En Algérie, il n’y a rien, on peut même pas dire qu’on a des hôpitaux, vous parlez de frigo qui manque, mais si c’était rien que ça c’est réglé, le problème c’est autre chose, manque de soins, de matériels tout genre, de médecins, de médecins responsable pas ceux pistonnés, qui pour tout bouton sur la peau il te colle un Cancer.
    En occident, les politiciens volent, mais travaillent leur pays, chez nous ils volent ils tuent et ils détruisent le pays.
    Tahya El Hirak et les vrais algériens soucieux de leur patrie. Rabi nchalah yafteh, amine.

    Chérif
    6 juillet 2020 - 18 h 10 min

    Tous ces malheurs sont à mettre sur le compte de Bouteflika, sa fratrie et leurs complices. J’ai de la peine pour notre pays qui laisse ses enfants mourir de soif,de faim ou de maladie. Les martyrs qui ont donné leurs vies pour l’Algérie doivent se retourner dans leurs tombes pour ceux qui en ont. Pleure Ô pays bien aimé!

      Anonyme
      7 juillet 2020 - 10 h 31 min

      Comment ça mettre ces malheurs sur le compte de Bouteflika? Tu n’es donc pas au courant que depuis décembre 2019 nous avons un nouveau président? Il y a même un nouveau premier ministre. (…)

      Oui, on meurt dans nos hôpitaux faute de matériels et aussi faute de soins. Vois-tu nos martyrs n’ont rien à voir avec ce qui se passe avec la tragédie de Biskra. Cela ne concerne que les vivants qui souffrent sur un lit d’hôpital et qui meurent dans d’atroces souffrances. Cela aussi concerne les personnels soignants qui sont dans l’incapacité d’assurer leur mission suivant leur conscience professionnelle.

      Mais vu le nombre d’interventions d’internautes sur ce fait caractéristique de la carence de l’Etat algérien vis à vis de sa population cela ne doit pas trop préoccuper l’esprit des citoyens. Et comme dit si bien l’Autre, un estomac ça ne pense pas, ça se plaint.

      Alors continuons d’avoir de la peine mon frère… continuons de nous plaindre…de pleurer…de se lamenter…de rendre responsables les autres, tous les autres. Regardons ailleurs! Mektoub n’est-ce pas?

      On en est là, 58 ans après notre Indépendance, un citoyen propose qu’on offre un frigo à l’hôpital Hakim-Saâdane de Biskra afin que les patients ne meurent pas de soif. Il fallait y penser. En vérité pourquoi ne pas apporter alors ses bouteilles d’eau, sa nourriture…sa literie…L’Etat a en effet d’autres préoccupations.

      Viendra un jour où il nous faudra mourir, et dans tout pays évolué il importe qu’on respecte ce difficile passage de la vie à la mort. et mourir de soif comme il est dit dans le reportage, c’est la pire des morts.

      Rien que pour ce fait relaté par AP, un responsable politique digne de ce nom en charge de la santé de notre peuple, devrait démissionner dans l’heure qui suit. Non pas pour sauver son honneur, mais par respect pour l’Algérie.

    Anonyme
    6 juillet 2020 - 17 h 59 min

    Il n’y a personne a Biskra qui peut offrir un frigo a l’hôpital. Il faut attendre l’Etat pour cela

    Anonyme
    6 juillet 2020 - 17 h 46 min

    C’estdramatique!! Le nombre de patients augmente de façon exponentielle ces derniers jours. Quand on a pas d’hôpitaux dignes de ce nom, il faut opter pour un confinement TOTAL et pas des mesures idiotes comme le couvre-feu le soir. Malgré un nombre alarmant le ministre de la santé a déclaré aujourd’hui qu’il n’envisageait pas de confinement total car « c’est difficile »!!! Bon sang c’est une question de jours!! Avec l’Aïd qui arrive ce sera la catastrophe!!

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