Ces ténors autoproclamés du Hirak inventeurs de la dictature démocratique
Par Boualem Snaoui – C’est la période des soldes avant l’heure, les commerçants des «Révolutions des Arabes» ont sorti leurs invendus dans le Hirak par la buse de la presse populiste de caniveau, pour tenter de se refaire une santé idéologique sur le dos du peuple algérien. Le climat est pestiférant, je ne peux plus respirer, comme disait Georges Floyd, surtout après que des agents de l’administration judiciaire m’ont expliqué, en ce 3 décembre 2019, que j’étais sous le coup de la «justice du téléphone», avec le rejet de régularisation de la situation de mon fils adoptif, qui vient d’en haut. J’ai compris que le ciel colonial a encore frappé un petit garçon, mon petit garçon : la double peine. Suis-je l’Arche de Zoé, à moi tout seul ?
Ne pouvant supporter le confinement politique, imposé par les forces de neutralisation du débat contradictoire, positionnées, y compris à gauche, j’ai décidé de braver «l’interdit démocratique» qui frappe ma famille et moi-même. L’appel profond des braves à «la résistance» a été lancé, par-delà la Méditerranée, et se soustraire constitue une complicité avérée avec des crimes annoncés avant l’heure.
Le parti politique Rachad, dirigé par notre prix Nobel Mourad Dhina, carburant d’Eric Zemmour, vient de lancer, le 20 juin 2020, une «fatwa nucléaire» contre Madame Aklouch Samia, une femme, magistrate au tribunal de Chéraga. Ce parti vient donc d’inaugurer la seconde vague démocratique et pacifique, après celle des années de plomb (1990), de l’extermination des cadres et des intellectuels algériens. Ils lancent une recherche de la photo de Madame Aklouch Samia, peut-être pour l’inscrire d’office dans leur agence matrimoniale.
Les géniteurs de la théorie du «qui tue qui ?» viennent de subir un démenti franc, clair et limpide de la part de leurs protégés. Les défenseurs des «droits de l’Homme» et de l’égalité «Homme- Femme», qui leur prêtaient main forte dans le passé, y compris récent, notre savant déclaré «grand» à Lyon, autour de la fumeuse théorie de «la régression féconde», en ont eu pour leur compte. Ces activistes qui se présentaient sous une burka «pacifiste» viennent de se dévoiler et d’étaler leur vrai visage. Il faut dire qu’ils ont été un peu obligés de se présenter en arborant un sourire démocratique : c’était juste pour la photo de famille. Le Syndicat des magistrats s’est-il lui aussi déclaré aux abonnés absents ?
Chassez le naturel, il revient au galop. Ils ont fait des progrès ces soldats de l’organe colonial, ils ne font plus circuler les noms des victimes sous le manteau, comme à l’époque, ils les exposent publiquement et en toute impunité, sur les réseaux sociaux qui leurs sont ouverts sans censure. L’appel au lynchage et à la lapidation publique serait démocratique, et la recherche de la photo de cette honorable dame est certainement destinée à l’inscrire d’office dans une agence matrimoniale.
Voilà un peu à quoi ils veulent faire ressembler «leur nouvelle Algérie».
Qui peut imaginer, un seul instant, que l’on lance ce type de «fatwa» contre des femmes en France ou en Belgique, en Europe ? Les multinationales des «droits de l’Homme», les partis et les associations politiques n’ont rien vu. Ils ont baissé le rideau, ils détournent le regard, ces organismes reviendront pour les séances de distribution de bananes dans les rues d’Alger et signeront les appels à rassemblement sur les places parisiennes avec toute la galaxie d’extrême droite algérienne. Cela ne grandit pas ces organisations politiques et associatives qui se précipitent à chaque fois pour signer des textes politisés, dès l’annonce de l’abattage de l’«Algérie». Ils veulent à tout prix atteler cette terre libérée du joug du colon par des révolutionnaires, des vrais, à la charrue du «Printemps des Arabes» qui fait «jubiler» les civilisateurs. Ils vont certainement venir à l’aide de ces groupes
Une autre victime de «la régression féconde», Karim Chikh, l’éditeur du livre du docteur Ahmed Bensaada Qui sont les ténors autoproclamés du Hirak algérien ? vient d’être victime d’une lâche agression à son domicile. Il ne doit la vie sauve qu’à l’intervention de ses voisins. Je n’ai pas vu passer de réactions des soldats de la société dite «civile». Ils sont peut-être occupés à préparer les tracts, fabriqués par les laboratoires démocratiques, pour les prochaines déambulations. Ils viennent de signer leur «indignation sélective» dans le système, le vrai, qu’ils veulent injecter au peuple algérien, sans témoins.
La chasse est ouverte, ces battues organisées contre la matière grise et contre la femme algérienne font bien partie du projet du «système» de ces apprentis sorciers, commercialisés au nom des «droits de l’Homme».
Il faut dire que le docteur Ahmed Bensaada, d’une précision chirurgicale, a opéré un vrai nettoyage au «karcher de Sarkozy» du «Printemps des Arabes» en Algérie. Un travail d’assainissement qui a fait sortir de leurs trous, y compris les arthropodes qui se meuvent, à visage caché dans les interstices de la colère populaire. Les dictateurs, déguisés en démocrates, dont le plan est de nous greffer définitivement des muselières décorées de slogans creux, ont été aussi dégommés par ce tir de laser, à ne pas confondre avec le coup du laser. Elle est belle leur démocratie, celle qui laboure le terrain aux guerres, où les marchands de morts se font de l’or.
Les commanditaires et leurs agents, logés dans les palaces de décideurs, à l’abri des tempêtes, déclarent qu’ils n’ont pas accédé aux preuves irréfutables, exposées par l’expert de notre monde des «manipulations géostratégiques», fabriquées par les organismes spécialisés dans l’exportation de la démocratie mais ils ont quand même un avis (de type indigène ?) à faire entendre. Comprendre «ils n’ont pas lu l’ouvrage, mais ils s’invitent pour assurer le service après-vente avant l’heure de la stratégie du «qui tue qui ?».
En plus des vendeurs à la sauvette de slogans élaborés dans les laboratoires des multinationales des «droits de l’Homme», on vient de croiser les grossistes de produits de manipulations périmés. J’ai rencontré un neurone sorti de son hibernation pour venir distribuer des cartes professionnelles de «documentaliste du Net», «inquisiteur», «inconsistance des analyses», «crédibilité éthique et intellectuelle». Pour son deuxième bavardage de l’année 2020, ce héros du Hirak des «bananistes» avoue, lui aussi, qu’il n’a pas lu l’œuvre d’assainissement de la vie publique en Algérie mais a un avis (une idée, ce n’est pas le mot…) qu’il nous déroule au moyen d’une encre empruntée à l’école des reptiles. Dès les premières lignes de son bavardage, il plante le décor : «Ahmed Bensaada ne donne pas les meilleures garanties de crédibilité éthique et intellectuelle…» Il oublie, juste, de nous exposer ses propres garanties. Il aurait mieux fait de poursuivre son hibernation littéraire, cela aurait été meilleur pour tout le monde. C’est sans doute un neurone atteint d’une crampe qui, pour sa santé mentale, devrait, de toute urgence consulter un sorcier. C’est dans l’intérêt public.
Un autre neurone «constructeur» s’est pointé pour élever le débat au rang de «la misère intellectuelle». A croire que cet architecte idéologique veut nous fourguer ses maisons préfabriquées pour des demeures construites hors normes «antisismiques». Il veut nous convaincre que l’Algérie est une planète à part et que l’encerclement militaire du Nord au Sud, d’Est en Ouest n’est qu’une vue de l’esprit. Les exercices militaires de haute intensité qui se déroulent autour de l’Algérie, en Méditerranée et au Sahel, sont juste des campagnes de jardinage pour planter des roses de la paix. La récupération insidieuse de l’histoire des héros de la Guerre d’Algérie et de la libération nationale, dans ce qu’on peut appeler sans hésitation «des déambulations», n’est qu’une mauvaise interprétation des slogans préparés dans «les laboratoires du chaos».
Rassemblés, ces deux neurones semblent conseiller au Professeur Ahmed Bensaada de participer au commerce idéologique de «la stratégie du choc» brillamment décrite par Noami Klein. Il sait ce qu’il lui reste, le professeur Bensaada s’il veut échapper à leurs plumes bourrées d’encre de la haine et être du bon côté du manche : diffuser leurs tracts subversifs dans ses prochains ouvrages.
Un expert, encore un, un vrai spéléologue consacré aux énergies fossiles, est apparu lors de l’inauguration estivale (20 juin est la journée de l’été) des bavardages de comptoirs pour nourrir un journal algérien. Il aurait bien fait d’attendre une semaine, pas plus, pour découvrir que la véritable guerre mondiale se passe en Algérie. En attendant, il aurait pu se rendre utile, en fouillant les archives de ce même canard en date du 23 octobre 2013 et trouver peut-être la liste de ces démocrates algériens recrutés et formés à New York et Washington dans le cadre du programme Leaders for Democracy Fellowship. C’est un journal d’informations ou de formations ?
Pour revenir aux Pokémon de la politique et à leurs appels, sans succès, à la désobéissance civile, à la grève générale, au blocage du pays, au boycott de l’Etat, à la casse des bureaux de vote, aux menaces et à l’agression des citoyens, et même à bruler nos quartiers et nos maisons, le livre d’Ahmed Bensaada les met à nu. Une vraie panique s’est emparée du paquebot des «complotistes» qui veulent à tout prix canaliser la colère du peuple algérien. Beaucoup de personnages sortis directement des studios Walt Disney qui animent la Toile, les radios de la pandémie du coronavirus et les écrans de chaînes low cost – à l’image de leur politique – réagissent avant même d’être touchés par le biocide du professeur Ahmed Bensaada. Ils sont sortis de leur tanière pour ne pas perdre leur business de «révolutionnaires».
Un des gros poissons péché par le docteur Ahmed Bensaada est un animateur des banquets de la NED et d’organismes exportateurs de la démocratie. Houari Addi, pris la main dans le sac, comme un vendeur à la sauvette de slogans «prêt-à-porter», s’est fait introniser comme entomologiste qualifiant Ahmed Bensaada de «dhoubab» (mouche). Je tairai le reste de son «vocabulaire d’académicien» qui nous donne une idée sur les échanges pédagogiques qu’il doit avoir avec ses étudiants à l’IEP de Lyon. Il menace de déposer plainte contre l’auteur du livre et son éditeur, sans nous préciser l’objet de sa plainte. Peut-être pour un «délit d’opinion démocratique» non conforme aux prescriptions des employeurs.
Cet expert des plateaux de télévision et du «Printemps des Arabes» des exportateurs de la démocratie déploie une énergie folle pour tenter d’échapper au piège de la vérité et des preuves écrites noir sur blanc par l’auteur de Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak ? Il pratique à la perfection la politique du «courage fuyons».
Le peuple algérien ne lui a jamais demandé de traverser l’océan atlantique pour participer à des banquets d’exportation de la démocratie mais juste de traverser la rue, à Lyon (que notre commandeur Macron me pardonne pour l’emprunt de son expression), pour écrire l’histoire de ces Algériens condamnés à mort et guillotinés à la prison de Montluc.
Il a de la chance Lahouari Addi, ce connaisseur du «b.a.-ba de la science politique», il détient certainement la formule magique du «Printemps des Arabes» qui ne franchit jamais les monarchies et qui est cantonné aux Républiques. Cela me rappelle la campagne d’information menée par les médias proclamés «grands» sur le nuage nucléaire de Tchernobyl qui s’arrêta soudainement aux frontières françaises. C’est peut-être notre «nucléaire en chef» Mourad Dhina qui l’a inspiré.
«Des chercheurs qui cherchent, on en trouve ; des chercheurs qui trouvent, on en cherche.» (Youcef Sebti)
Les «reptiles» de la politique qui proclament haut et fort sur les ondes maléfiques du colon que les destructions des peuples sont des actes de libération, de démocratie et de liberté vont perdre leur business et n’avoueront jamais que sous d’autres cieux le professeur Ahmed Bensaada aurait été élevé et décoré avec les honneurs.
Notre commandeur, Emanuel Macron, avec qui je ne partage aucune des orientations politiques, économiques et sociales, a eu le courage de dire, mais pas encore de tout faire sur les «crimes coloniaux». Il pourra peut-être inscrire son nom dans l’histoire de la réconciliation des peuples de France et d’Algérie, en répondant favorablement à «l’opinion de la majorité des ‘’Français’’». Cela nous grandira, cela le grandira, et permettra sans aucun doute de dépoussiérer la place «des imposteurs de Roland Gori».
Solidarité avec Mme Samia Aklouch et Karim Chikh, éditeur du livre du docteur Ahmed Bensaada.
B. S.
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