Covid-19 : insouciances sociopolitiques criminelles

Zitout Covid-19
Larbi Zitout tire les ficelles à partir de Londres. D. R.

Par Pr Nadji Khaoua – Ce matin, ce samedi de mi-juillet 2020, les données publiées ici et là par de nombreux sites d’universités parmi les plus reconnues au monde ne prêtent pas, objectivement, à l’optimisme quant à l’évolution à terme de la crise du Covid-19 en Algérie. Au manque de moyens adéquats en quantité suffisante – personnel de santé, lits de réanimation, etc. – s’ajoutent deux autres problèmes dont la plupart d’entre nous ne croient pas à leurs effets sur la maîtrise ou non de cette crise létale.

Le premier problème est l’insouciance, voire l’inconscience sur le danger mortel de cette maladie extrêmement contagieuse. Même ceux qui entrevoient ce danger mortel dans leurs brumeuses pensées corrompues par des histoires mensongères et trompeuses, comme celles véhiculées par les escroqueries du type Belahmar – du nom du charlatan mort assassiné – ou du pseudo-médicament RHB, transmettent vite, au plus profond de leur conscience sociale, ce danger mortel au moindre parent, ami ou connaissance rencontrée.

Les salamalecs, les embrassades hypocrites, les poignées de mains visqueuses reprennent de plus belle. Des mesures-barrières ? Des comportements de distanciation sociale ? «Que nenni, ce n’est pas pour nous, ce sont les pratiques de mécréants !» En attendant, ces «mécréants» ont, presque partout, vaincu la propagation du Covid-19. Ils reprennent leur train-train de vie normale et commencent, pour la plupart, en ce 15 juillet 2020, leurs vacances. Et nos «plus pieux» parmi le genre humain où en sont-ils ? Le «mektoub» (destin) auquel ils s’accrochent leur servira sans doute de mouchoir pour essuyer leurs larmes.

Le second problème est une autre inconscience, sociopolitique celle-là, représentée par un ensemble hétéroclite de supposés révolutionnaires modernistes, comme les groupes qui, autour de Karim Tabbou, rendent une visite surmédiatisée à un des plus sinistres chefs politique-islamo-terroristes et qui reconnaissent ouvertement les chefs de l’islamisme politique liberticide comme représentés à partir de Londres par ce traître de nationalité britannique dénommé Larbi Zitout. Que dire de plus quand des supposés démocrates et modernistes s’acoquinent avec ce traître étranger qui est un des chefs de Rachad, membre de l’Internationale islamo-intégriste ? Que dire de plus quand ces prétendus modernistes croient que, pour le moment, tout le monde doit s’allier avec tout le monde dans le cadre du Hirak et advienne que pourra ? Que dire de plus quand ces gens ne comprennent pas – ou feignent de ne pas comprendre – le danger mortel que représente l’islamisme politique ? Ils ne comprennent pas ou, plus grave, ne veulent pas comprendre qu’en agissant ainsi ls ont introduit le loup dans la bergerie ?

N. K.

Comment (5)

    Est-ce le point de non retour ?
    12 juillet 2020 - 10 h 28 min

    Depuis quelques semaines, et pas seulement quelques semaines, sur les réseaux sociaux on constate qu’il y a une sorte d’effervescence dans les échanges entre ce qu’on peut appeler les « démocrates progressistes » et la « mouvance islamiste ».Certaines personnes, y compris paradoxalement des responsables des droits de l’homme de la LAADH très connu, certaines personnalités politiques, pensent que ce n’est pas le moment de soulever les questions qui fâchent, qui divisent le Hirak et qu’il faut nous concentrer sur l’objectif essentiel à savoir faire plier le pouvoir, le faire partir et après on verra ! Mais c’est quoi ce cinéma ! D’accord, on souhaite faire partir ce pouvoir, ce régime mais pour quelle Algérie ? Si on ne définit les objectifs au départ, si on ne s’accorde pas sur un consensus, un SMIG démocratique qui tiennent la route, qui garantisse la cohésion sociale et la paix civile, à quoi çà sert alors de se battre ? Les islamistes c’est connu, ont un objectif principal : espérer que le Hirak fasse toujours pression sur le pouvoir pour le faire partir et retourner le plus vite possibles aux urnes où leurs chances sont grandes vu le niveau culturel, le poids et l’impact de la religion dans la société, qui est le résultat de la politique du pourvoir FLN illégitime de 62 et qui ont fait de l’Education Nationale ce qu’on sait désormais etc. etc…

    Pour le courant islamiste, l’objectif est de revenir au pouvoir sans trop bouleverser ce qu’on appelle les «constantes», les thaoubètes politiques, institutionnelles, constitutionnelles nationales utilisées par le pouvoir en place depuis 1962 et çà continue. Cette mouvance s’en contrefiche des vraies valeurs démocratiques, de l’Etat de droit au sens universel du terme, des libertés individuelles et collectives (de pensée, d’opinion, de culte, de conscience, d’égalité des droits entre l’homme et la femmes, de séparation du politique et du religieux, séparation du civil et du militaire, de la séparation des pouvoirs, etc.. etc.)

    Ainsi donc on constate maintenant que certaines voix dans le camp dit démocratique progressiste s’élèvent pour nous dire de faire attention à «ces querelles idéologiques qui risquent de dévier le mouvement de ses objectifs». Elles appellent à différer ce débat pour après, et tant que la revendication du changement du système ne s’est pas encore concrétisée. Non mais, c’est quoi cette reculade ! Je vais m’allier à une mouvance qui répugne aux valeurs démocratiques universelles. Mais on va où là ? Mais c’est ce que j’appelle un suicide politique ou la politique de l’autruche.

    Non, et non, moi je dis que du fait que tout le monde encourage le débat entre le Hirak, c’est justement maintenant une occasion inouïe dans cette phase cruciale Hirakienne, de trancher définitivement toutes ses questions en suspens depuis l’indépendance et qui n’ont fait que miner la vie politique nationale, voire même la société algérienne toute entière. Ou on veut une vraie république démocratique authentique, ou on veut une république où l’islam est la composante vectorielle en tout. D’abord je ne comprend pas encore que des démocrates dits progressistes appellent au débat avec la mouvance islamiste alors d’une grande partie d’entre elle, (sauf les militants du FIS qui ont un compte à régler avec le pouvoir au regard de 1991et qui sont dans le hirak), est déjà en adéquation et en connivence avec le pouvoir par MSP, Nahda, Jil Jadid, TAJ, etc etc. interposé ! Mais il signifie quoi cet aveuglement ! Oui pour le Hirak, d’accord, mais si les objectifs sont clairement définis ou au minimum discutés dès maintenant mais seulement dans la perspective d’un consensus constructif et non destructif.

    NB : moi je ne souhaite pas qu’on revive ce qui s’est passé au lendemain de la crise berbère de 1949 au sein du mouvement national. On se rappelle que certains berbéristes influents de l’époque (dont Ait Ahmed) ont accepté le fait de différer cette question de langue et de culture berbère pour après l’indépendance, de ne penser qu’à faire l’union pour combattre le colonialisme d’abord, mais on a vu ce qui s’est passé en 1962. Donc, n’oublions pas cette anecdote grave de l’histoire qui a débouché sur le fait que les berbères (surtout les kabyles) ont été considéré comme des ennemis de l’Algérie, rien que çà, après l’indépendance. Ou on s’entend dès le départ sur toutes ces questions là dans un esprit consensuel qui arrange tout le monde (et dès le départ et non attendre plus tard) et on sera alors très fort dans l’union, ou bien on fait dans le bricolage. Je rappelle quand même que le bricolage on en fait depuis 1962, voire même depuis décembre 1957, voire même depuis 1949 sur beaucoup de question essentielles de mémoire, d’identité, d’histoire etc…etc..

    Bon courage à tous , vive l’Algérie libre et démocratique, vive le Hirak visionnaire pour la construction de l’Algérie de demain apaisée pour penser enfin à son développement économique, social, culturel.

    Abou Stroff
    12 juillet 2020 - 8 h 30 min

    « Covid-19 : insouciances sociopolitiques criminelles » titre N. K. qui relève deux problèmes.
    1- le premier problème me semble découler directement d’un système éducatif (appareil idéologique de l’Etat selon Althusser) au service d’un système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation. en effet, ce système, qui nie le travail en tant que facteur essentiel d’humanisation de l’être de l’homme (le travail fait l’HOMME et sans travail, l’homme n’est pas tout à fait HOMME), exige que le système éducatif produise essentiellement des tubes digestifs ambulants doublés de zombies, pour pouvoir se renouveler sans accroc. ainsi, l’algérien lambda qui ne travaille pas, ne peut avoir qu’une vision pré-scientifique des choses et des phénomènes (la science et la vision scientifique sont le produit de la praxis humaine, c’est à dire du TRAVAIL que le tube digestif ambulant et/ou le zombie ne connaissent pas).
    2- le deuxième problème est une conséquence directe du premier. si l’algérien lambda qui ne travaille pas bénéficie d’une portion de rente à la production de laquelle il n’a point participé, cet algérien lambda doit nécessairement admettre qu’AUTRUI (un bienfaiteur) lui fournit gîte et couvert.
    dans un premier temps, cet algérien lambda verra l’Etat (el houkouma) comme le « autrui » qui lui assure gîte et couvert. et par extension il (l’algérien lambda) penchera vers l’existence d’une entité extra-humaine qui veillerait à son bien-être, d’où l’intervention de l’islamisme politique qui trouve un terrain favorable à son expression, à son extension et à sa domination à terme dans toute explication des choses et des phénomènes.
    en termes clairs, les deux problèmes sont intrinsèquement un seul et même problème: le problème du système basé que la distribution de la rente qui nous avilit et nous réduit à des moins que rien.
    PS1: j’ai toujours souligné que les intérêts de la marabunta qui nous gouverne et ceux de la vermine islamiste sont convergents quand il ne sont pas identiques, ce qui conforte l’idée que les deux problèmes soulevés par l’auteur forment un seul et même problème.
    PS2: l’observateur avisé aura remarqué que les chinois, par exemple produisent, par exemple des camions ou des bus et les algériens leur collent des stickers sur lesquels on peut lire « hadha mine fadhl rabbi » ou « ma cha allah », etc. ce constat montre clairement que les algériens lambda, qui n’ont aucune prise sur leur vécu, sont complètement aliénés par l’idéologie religieuse

    karamazov
    11 juillet 2020 - 18 h 32 min

    Je me demandais ce que vient faire le Covid dans ce sujet , jusqu’au dernier paragraphe.

    Le dernier paragraphe est d’une obscure clarté , ou peut-être si je ne trompe : d’une limpide opacité.
    C’est en effet la sainte- alliance des loups des hyènes et des dindons.

    HIrak Corona khawa–khawa , non ?

    Belveder
    11 juillet 2020 - 18 h 06 min

    @Mémoires oui c est pour ca que le Peuple vaillant a voté deux fois el moussalaha dans de somptueux défilés Carnaval fi dechra
    pour ce qui est du COVID toute la science du Monde ne peut rien contre la Bétise humaine..

    Mémoires
    11 juillet 2020 - 17 h 22 min

    Concernant les islamistes, quatre-vingt% des Algériens ont une mémoire courte même les familles qui sont victimes de ses criminels islamistes.

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