Provocation : les satellites marocains épient les bases militaires algériennes
Par Karim B. – Le site d’information francophone Sputnik a révélé qu’un organe de propagande de l’armée marocaine a diffusé une vidéo montrant des photos prises par des satellites «qui révèlent l’existence de plusieurs bases militaires algériennes non loin de la frontière avec le royaume chérifien». Le média russe, qui reprend d’autres sources médiatiques marocaines, indique que les images ont «probablement [été] prises par les satellites de surveillance construits en collaboration avec la France, Mohammed VI-A et Mohammed VI-B». Le média de l’armée marocaine donne une description «détaillée» des équipements photographiés sur ce qu’ils affirment être des bases militaires «à huit kilomètres de la frontière marocaine».
Cette nouvelle manœuvre du Makhzen vient en réponse à la récente dénonciation par le président Tebboune de la construction d’une base aérienne au plus près de la frontière avec l’Algérie. «Le Makhzen, qui a tenté un énième appel du pied à l’endroit des autorités algériennes dans l’hypothétique espoir de voir ces dernières revenir à de meilleurs sentiments s’agissant de la fermeture des frontières terrestres depuis 1994, rechute et revient à ses vieux réflexes ataviques faits de combines et de mensonges», réagissent des sources informées.
La «lune de miel» entre Alger et Rabat n’aura pas duré longtemps, comme c’était prévisible. «Au moment même où Mohammed VI adoptait hypocritement un discours lénifiant à l’égard de son voisin de l’Est, les médias officiels marocains continuaient la sale besogne sans discontinuer, histoire de jouer sur deux cordes à la fois», expliquent nos sources, qui relèvent que cette nouvelle sortie marocaine «n’est pas faite pour instaurer un climat apaisé dans les relations entre les deux pays comme cela a été préconisé par le président Tebboune, d’autant que ce dernier a fait preuve de retenue dans son interview au journal français L’Opinion, pour ne pas envenimer la situation, car l’heure est grave et l’enlisement du conflit libyen menace toute la région, le Maroc y compris».
«Le Makhzen, comme à son habitude, fait preuve d’un comportement puéril, alors que le risque de conflagration imminent dicte que les faux problèmes soient mis de côté et les querelles secondaires enterrées pour pouvoir faire face à un danger commun», regrettent nos sources, qui affirment «ne pas attendre grand-chose de Mohammed VI et son régime qui se sont mis à dos des pays pourtant aux intérêts diamétralement opposés, ouvrant ainsi plusieurs fronts à la fois, tout en s’appuyant sur quelques alliés sans grande influence en Afrique de l’Ouest, croyant faussement que cela leur suffirait pour assurer à un Maroc exsangue une portance qui lui conférerait un poids suffisamment lourd sur la scène régionale et internationale pour peser sur les gros dossiers de l’heure ; or, il n’en est strictement rien», soulignent nos sources.
K. B.
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