Des retraités passent la nuit devant les bureaux de poste pour retirer leur pension
Par Mounir Serraï – De très nombreux retraités souffrent le martyre pour pouvoir retirer leur pension avant l’Aïd El-Adha. D’interminables files d’attente se sont constituées devant les bureaux de poste à travers le territoire national. Si dans certains bureaux de poste des efforts ont été consentis pour créer un minimum de conditions d’attente dans le respect des mesures barrières contre le coronavirus, c’est loin d’être le cas partout.
Des images désolantes ont été postées sur les réseaux sociaux où l’on voit des retraités collés les uns aux autres dans de longues files d’attente sous un soleil de plomb en ce mois de juillet caniculaire. Et attendre de très longues heures ne garantit pas le retrait de la pension, puisque les bureaux de poste ont un solde journalier limité. Certains témoignages affirment que des retraités sont à leur troisième jour d’attente pour retirer leur misérable pension, en vain.
C’est ainsi que certains d’entre eux s’installent devant les bureaux de poste à des heures improbables (2 h ou 3 h du matin) pour s’assurer de pouvoir enfin encaisser son chèque. Agés et souffrant majoritairement de maladies lourdes, les retraités passent ainsi une épreuve difficile à la veille de l’Aïd.
Rien n’est finalement fait pour leur éviter ces moments d’angoisse, de fatigue et de risque sanitaire. Le dispositif mis en place par Algérie Poste pour répartir le retrait des pensions, selon le dernier chiffre du numéro de compte, s’avère un échec total au vu des cohortes humaines qui se constituent quotidiennement devant ses bureaux, partout sur le territoire national.
Des scènes qui nous renvoient au sous-développement dont souffre le pays à tous points de vue. Si l’organisation du retrait d’une pension de retraite pose problème, comment l’Etat va-t-il affronter la crise économico-financière dans laquelle se trouve le pays ?
M. S.
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