De la responsabilité du désastre prévisible du groupe Sonatrach
Par Dr Lagha Chegrouche(*) – Sonatrach constitue, de tout point de vue, qu’il soit géopolitique, stratégique ou économique, une entreprise particulière. Elle est en charge de la gouvernance de la principale richesse du pays et de la pérennité des moyens de sa souveraineté financière. Elle est, quelque part, similaire à l’institution militaire en charge de l’intégrité territoriale et la sécurité du pays. C’est ainsi qu’il faut appréhender la «nourricière» d’Algérie. Pour ce motif, l’audit prescrit par le gouvernement doit repenser la problématique de la tutelle sectorielle et ses effets sur la gouvernance managériale, parce que sa responsabilité politique est entière.
Le groupe pétrolier du pays est soumis à un audit depuis peu. Sa nouvelle gouvernance exige, dans tous les cas, responsabilité et mesure, loin de toute agitation partisane, vengeresse ou justicière. L’audit doit être conduit en toute indépendance et les raisons rendant ce groupe une coquille vide et «rentivore» au mépris des lois et de l’intérêt du pays, doivent être élucidées pour construire une dynamique de développement durable. Cela nécessite un diagnostic de son patrimoine humain et économique et une évaluation rigoureuse de sa technostructure managériale et de sa tutelle sectorielle.
Un tel mode de gouvernance conduira inéluctablement à une raréfaction de la rente pétrolière et ce, par la baisse de la production, la faiblesse de l’effort d’exploration pétrolière et l’érosion managériale de capital humain de Sonatrach. La responsabilité de ce désastre prévisible est aggravée par l’autoritarisme de la tutelle sectorielle. Chakib Khelil en étant le point culminant.
La raréfaction de la rente pétrolière sera davantage amplifiée par le nouveau mode de sa redistribution inhérent à la mise en œuvre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Cet enjeu, dont les pouvoirs publics ne mesurent pas encore les effets sur l’économie du pays, est susceptible de soustraire tout un panel social des avantages acquis (rente, excédent organisationnel, abus de position) par un jeu de transfert de pouvoir lié à la captation de la rente pétrolière, de la compagnie nationale Sonatrach (NOCs) aux compagnies internationales (IOCs). La tutelle sectorielle est plus préoccupée à «discipliner» des cadres dirigeants de Sonatrach et de Sonelgaz, que de repenser et peaufiner une stratégie de croissance. Les pouvoirs publics sont-ils informés de ce jeu et de ses enjeux pour le pays ?
Les puissances étrangères et leurs compagnies internationales sont dans cette course folle à l’accaparement de la rente pétrolière, d’autant plus que la tutelle sectorielle inscrit son action économique et pétrolière en réponse aux sollicitations de ces puissances et dans le prolongement des compagnies internationales : toujours «sous couvert d’exportation en vue de satisfaire la demande du marché international». Il semble qu’Exxon et Chevron soient dans en pole position pour insuffler davantage de dépendance et d’extraversion. Une logique de rente par la course à l’exportation sans plafonnement ni rationalité.
Cette stratégie a conduit à une perte progressive des parts de marché pour Sonatrach, qui se traduit notamment par l’influence croissante des compagnies internationales dans la définition des règles du jeu et du cadre juridique en Algérie, avec une forte suspicion de complaisance de l’ancienne technostructure de Chakib Khelil et Abdelmoumen Ould-Kaddour. A titre d’illustration, la loi sur les hydrocarbure de 2013 a permis de passer d’un système très simple, efficace et facilement contrôlable en rapport avec l’évaluation des profits, calé sur le chiffre d’affaires à un système basé désormais sur la rentabilité par projet de la compagnie internationale, où le coût de production, mesuré par l’opérateur lui-même, devient la variable fondamentale, comme l’illustre l’exemple d’Anadarko.
Une tutelle sectorielle «hors temps» et «hors espace»
Si les pouvoirs publics s’inquiètent de la baisse de la production et de la stagnation dans laquelle se trouve le secteur de l’énergie depuis les trois dernières décennies, empêtré dans les schémas de reproduction à l’identique et perdant de vue les potentialités que recèle le pays, la réponse est dans le mode de gouvernance du secteur : une tutelle ministérielle ou sectorielle «hors temps» et «hors espace». Au premier lieu, la stagnation incombe à la tutelle sectorielle. Ce mode de gouvernance n’existe nulle part ailleurs qu’en Algérie :
Dans les pays industriels et postindustriels qui jouissent de gouvernance rigoureuse de leurs entreprises, il n’existe même pas de ministère en charge de l’énergie, juste une «direction ministérielle en charge de l’énergie». Les exemples sont nombreux comme en Allemagne, en France, au Royaume-Uni, en Italie. En réalité, tout fonctionne sur la base du principe de «groupement d’intérêt public ou d’intérêt économique» : énergie, mines, transition, transport, etc. La mission de ces services est d’indiquer des trajectoires de croissance et de développement durable. Aucune mission de tutelle administrative sur les groupes industriels ou énergétiques. C’est même interdit par les lois de ces pays. La régulation et le contrôle sont confiés à des agences dédiées à cette mission.
Ces organismes de régulation existent bel et bien en Algérie : Alnaft, ARH, CRE. Dans le cas français, Electricité de France (EDF) est un opérateur qui jouit d’une forte autonomie malgré le poids de l’Etat et l’importance stratégique de ses centrales nucléaires. Le groupe Total est devenu une entreprise «privée» avec une «Golden Share» permettant à l’Etat de lui circonscrire les trajectoires stratégiques. Cette compagnie produit deux millions de barils/jour, un peu plus que Sonatrach. Pareil pour de nombreuses compagnies européennes ou internationales comme ENI, ENGIE, RWE, BP. Pas de tutelle bureaucratique, mais un contrôle du capital et une régulation économique.
Ces groupes industriels et énergétiques ont réussi leur mutation parce que les pouvoirs publics font confiance aux institutions légales et souveraines de leur pays : Cour des comptes, services fiscaux, justice, commissaires aux comptes. Il n’est pas nécessaire de nommer chaque fois un ministre pour faire le gendarme. La gendarmerie du pays, un corps d’élite, fait déjà son travail avec excellence et dévouement.
Dans les pays en développement et émergents qui disposent de ressources pétrolières et (ou) gazières, la tutelle (plutôt l’autorité) est exercée selon le cas, soit par le chef de l’Etat ou par le chef du gouvernement. Jamais par un ministre. Un seul ministre n’a pas la compétence ni l’envergure pour diriger à lui seul un secteur aussi stratégique que celui de l’énergie. La gouvernance relève de l’autorité du chef du gouvernement, comme dans le cas de Petronas en Malaisie, Qatar Petroleum au Qatar, Gazprom en Russie, Statoil au Norvège, etc. La majorité des anciens PDG de Sonatrach ou des anciens ministres de l’Energie d’Algérie – que j’ai côtoyés en qualité d’expert ou à titre personnel – sont favorables à un schéma d’autonomie pour Sonatrach, avec sa mise sous l’autorité du chef du gouvernement. Son statut juridique actuel le permet. Dans la réalité, le ministre de l’Energie n’a aucun pouvoir sur les délibérations du Conseil d’administration de Sonatrach, sauf par suppléance ou vassalité de son top-management. Telle était la pratique clanique de Chakib Khelil.
La tutelle sectorielle «à l’algérienne» est une source de conflits. Elle génère rivalité et convoitise. Pendant l’époque de Chakib Khelil, le top-management du groupe pétrolier a été clochardisé. Pire, remplacé par une technostructure managériale vassalisée, une sorte de «zaouïa» (confrérie) dont il était le «gourou». Des compétences de Sonatrach ont été poussées à l’exil. Certains experts vivent toujours dans l’amertume mais refusent de «monnayer» leurs compétences par patriotisme et respect du secret professionnel. D’autres, plus disposés intellectuellement à collaborer, voire des supplétifs, ont été récupérés par BP, Statoil, Cepsa ou Total, directement ou en conseil de «carottes».
Le nouveau ministre pratiquerait, semble-il, la même logique de la tutelle sectorielle : discipliner le management au lieu de redresser la courbe de production pétrolière et d’allonger la durée de vie des gisements du pays.
En effet, le secteur de l’énergie fonctionne encore selon un modèle managérial des années 1970. Un modèle qui a, certes, permis de récupérer la souveraineté du pays sur ce secteur stratégique, mais il s’est avéré, par la suite, insuffisant pour accroître le potentiel des réserves en hydrocarbures du pays et insuffler une dynamique de pôles d’excellence à l’instar de Dubaï ou Doha. Le nouveau ministre devrait répondre à cette problématique, d’abord en sa qualité de directeur d’exploration dans les années 1980, puis de PDG de Sonatrach de 1997 à 2000). La data base des carottes d’Algérie est-elle toujours sous scellée ?
L’audit doit s’interroger sur cette grave situation de dilapidation et d’extraversion, parce que les ressources naturelles du pays n’appartiennent qu’à son peuple ; surtout, à ses martyrs. Il faut que le bricolage s’arrête !
L’actuel ministre, lui-même, qui a quitté le secteur depuis deux décennies, n’a ni la stratégie ni la vision pour faire face aux défis dictés par la conjoncture actuelle et les nouveaux enjeux internationaux. Une tutelle «hors temps» ne pourrait pas conduire une riposte économique efficace et durable, sauf sous une conduite gouvernementale du chef de l’Etat ou de son Premier ministre.
L’instabilité managériale de Sonatrach a été accentuée par sa tutelle sectorielle. Des ministres «hors secteur» hydrocarbures – Bouterfa, Guitouni et Arkab – qui ne disposeraient pas d’une connaissance fine sur les différentes facettes, nuances et aléas de cette industrie pétrolière et gazière. Une tutelle «hors espace» qui a, malheureusement, abîmé le secteur par un autoritarisme sans retenue et une réglementation fantaisiste, une transposition outre-marine. Chaque ministre impose sa propre loi sur les hydrocarbures.
Une tutelle sans vision stratégique
Le nouveau ministre de l’Energie, M. Abdelmadjid Attar, malgré son parcours à Sonatrach puis comme consultant et représentant de compagnies internationales, risque de ne pas apporter les résultats escomptés par cet audit du gouvernement et ce, pour différentes raisons.
1- Attar est, certes, géologue de formation, mais les défis actuels sont d’ordre technologique, stratégique, économique et financier. Tous les pays s’engagent dans un modèle non-énergétique et organisent la transition vers des pôles d’excellence économique moins énergivores et moins rentivores.
Son passage à la tête de Sonatrach n’a pas été d’une grande contribution – pour ne pas dire le contraire. Les découvertes pétrolières réalisées dans le bassin de Berkine par Anadarko, deuxième pôle de production de pétrole après Hassi Messaoud, est la preuve de la vision étriquée de l’ancien directeur d’exploration de Sonatrach, M. Attar, qui a affirmé que «ce bassin n’a aucun potentiel et aucune goutte de pétrole ne se trouve dans cette région.» (cf. presse de Sonatrach, 1997-2000).
La vision étriquée et pessimiste de M. Attar n’a pas toujours changé pour le domaine minier du pays, car, lors des débats sur la nouvelle loi sur les hydrocarbures de 2019, il a déclaré dans la presse algérienne, à maintes reprises, qu’ «on ne peut pas faire d’importantes ou de nouvelles découvertes en Algérie». Mais, heureusement, la nouvelle génération de cadres explorateurs de Sonatrach est en train de réaliser de bons résultats, même dans les zones pétrolifères vierges comme Tindouf, Bechar et El-Bayadh. Il est toujours possible de découvrir un méga-gisement comme celui de Hassi Messaoud ou de South Pars, si on permettrait à la nouvelle génération de cadres de servir le pays. Aucun indice géologique et géophysique ne contredit cette assertion, parce que la matrice pétrolifère est favorable.
La promulgation, fin 2019, de la nouvelle loi 19-13 sur les hydrocarbures a suscité, à juste raison, l’intérêt des compagnies internationales pour examiner des opportunités dans le domaine de l’exploration. Ainsi, et selon les différents communiqués de presse de Sonatrach, six compagnies ont signé des mémorandums d’entente avec la compagnie nationale et une dizaine sont en cours de discussion. Cet intérêt stratégique montre bien que ces firmes croient dans la «fertilité du domaine minier» du pays. Aussi Sonatrach a engagé un vaste programme de traitement et d’étude des données accumulées depuis le lancement du plan d’intensification des efforts de recherche qui a enregistré la réalisation de plus de 700 puits d’exploration depuis 2014. Ces études vont certainement contribuer à la prospection du potentiel réel du pays et donner une nouvelle vision stratégique sur la façon par laquelle sera menée l’exploration de ce potentiel.
L’augmentation du taux de récupération des réserves prouvées est l’un des facteurs importants pour donner une nouvelle vie à nos gisements. Ce taux dépend essentiellement de la nature des hydrocarbures. Pour le gaz naturel, le taux peut atteindre même 95%, mais pour le pétrole brut, ce taux dépend de la nature des réservoirs et des technologies utilisées dans la récupération ; il varie entre 20% pour les réservoirs compacts et complexes et 50% pour ceux perméables et poreux. L’utilisation des technologies avancées, telle que l’injection d’eau, de gaz, de CO2, de produits chimiques spécifiques, des bactéries et même la fracturation hydraulique contrôlée, peuvent améliorer ces taux, mais nécessitent une maîtrise technologique généralement obtenue à travers le partenariat international. Les expériences de Sonatrach avec Amoco-BP sur Rhourd El-Baguel et Sinopec sur Zerzaitine, illustrent bien les difficultés qui peuvent être rencontrées lors de l’implémentation de ces nouvelles technologies. Donc, l’objectif d’atteindre un taux de 40% systématiquement sur tous les gisements de pétrole brut n’est pas réaliste, mais l’effort doit être maintenu afin d’assurer une meilleure récupération secondaire, voire tertiaire.
L’idée d’engager un audit ?
L’idée d’engager un audit est certainement la conclusion d’un exposé devant le Conseil des ministres, présenté par le nouveau ministre, M. Attar, sur la situation du secteur et de Sonatrach, en présence de l’ancien ministre de l’Energie, M. Arkab, qui siège encore comme ministre en charge des mines. Un audit problématique dans son idée et ses motifs. En particulier : comment un nouveau ministre, en quelques jours de sa nomination, arrive à faire un diagnostic approfondi du secteur et de Sonatrach ? Comment, en quelques jours, ce ministre prépare une «feuille de route» pour relancer le secteur ?
La seule explication plausible est que le pays dispose d’un vivier de génies, une «zaouïa» d’experts, comme Khelil, le chargé de mission de la Banque mondiale ou comme Ould-Kaddour, l’auditeur de MIT. On ne peut savoir tout en étant à la fois «hors temps» et «hors espace».
Cet audit touche le patrimoine de la Sonatrach. Est-ce que l’entreprise ne maîtrise pas son patrimoine ? Que font les commissaires aux comptes dans ce cas ? Comment ces commissaires aux comptes certifient-ils les comptes de l’entreprise chaque année et déclarent la sincérité de ces comptes ? Les experts financiers de l’entreprise contactés pour clarifier ce point ont fait une autre lecture totalement différente du sujet du patrimoine. Il s’agit, probablement, de la réévaluation des actifs de l’entreprise selon les nouvelles normes financières. Cette question a été soulevée et débattue lors de l’Assemblée générale de Sonatrach. Ne s’agit-il pas, ici, d’une confusion entre le patrimoine et la valeur des actifs ? S’il s’agit de la réévaluation des actifs, quel est l’intérêt derrière cette opération qui nécessite beaucoup de temps et des montants colossaux, dont une bonne partie sera capturée par les experts étrangers ? Cette opération vise-t-elle sa cotation à la bourse ? Ou la privatisation de l’entreprise ? Qui sait ?
De plus, il est incompréhensible que le Conseil des ministres traite un sujet purement technique et qui ne concerne, dans le meilleur des cas, que le Conseil d’administration de Sonatrach. Les ministères de l’Energie et des Finances sont représentés dans ce Conseil d’administration et peuvent traiter ces questions en toute liberté et responsabilité. C’est une première dans les annales du Conseil des ministres, en abordant un sujet de ce type. Enfin, l’analyse sommaire du communiqué de presse montre clairement la précipitation du ministre de l’Energie à aborder des sujets qui nécessitent du temps matériel pour les maîtriser et proposer une feuille de route capable de sortir ce secteur de son immobilisme et de la logique d’exportation.
Les projets d’exportation des hydrocarbures depuis sa création en 1963 se multiplient, mais ils ne reproduisent que l’extraversion économique, au détriment de l’accroissement des réserves et de la création des pôles d’excellence à Hassi Messaoud et Hassi R’mel. L’exportation infère l’exportation, comme pour l’Etat d’Alger, la «course» induit les courses. Une marine de la Régence d’Alger efficace en mer et une gouvernance économique déficiente dans ses arsenaux et ses domaines céréaliers. La «prise» était sa rente, une rente corsaire. Le célèbre arsenal d’Algérie, celui de la construction navale des glorieux et invulnérables chebecs, était en déconfiture, puis à l’abandon, après un leadership marin de plusieurs siècles. Le domaine céréalier, grenier d’Europe, est légué en concession et leurs récoltes, mises sous-comptoir au profit de monopoles méditerranéens (in Géopolitique d’Algérie : syndrome de la régence, 2020).
La rente est une bénédiction pour les puissances qui régulent son usage comme la Norvège et la Hollande. Une malédiction pour les pays rentiers, toujours à la recherche de la rente, comme l’Espagne, dans sa course à l’or d’Amérique. Ce pays a accaparé presque tout l’or sud-américain, mais il a perdu, au final, sa puissance et son rayonnement, exactement comme l’Etat d’Alger. La rente «tue». L’Algérie postcoloniale a gaspillé de 1 000 milliards de dollars de 2000 à 2020, sans effet induit pour l’économie du pays. La tutelle sectorielle est toujours à la recherche de la rente pétrolière, le gaz de schiste est son nouveau chébec.
Le contexte énergétique et international exige, en effet, de Sonatrach, pour préserver son rang et ses parts de marché de : refonder sa comptabilité managériale, revitaliser ses pôles de production, accroître l’effort de recherche et d’expertise, et peaufiner les trajectoires de croissance et d’excellence.
Au lieu de ce consensus politique et managérial, de nombreuses «critiques» se sont lancées dans le dénigrement, l’injure, voire une forme de «racialisme» abject qui dépasse des considérations régionalistes et claniques, un courant haineux indigne de l’Algérie combattante, une tutelle sectorielle responsable de tout point de vue de la déconfiture de Sonatrach, le bras économique du pays. Une technostructure qui a légué au pays une coquille managériale sclérosée à revitaliser, des réserves stagnantes voire en baisse à reconstituer, des infrastructures vieillissantes à rénover et une culture rentière et claniste à bannir.
L’ancienne technostructure managériale et la tutelle sectorielle ont abusé manifestement et massivement d’un bien public confié à leur management. Au lieu de servir le pays, elles se sont servies. Sonatrach n’a pas besoin de tutelle autre que celle des hautes autorités publiques. Son Conseil d’administration dispose de toutes les prérogatives pour sa gouvernance. De nombreuses institutions publiques souveraines sont mandatées pour des missions de contrôle et de régulation. L’audit permet le débat contradictoire dans l’intérêt du pays. Chiche !
L. C.
(*) Chercheur en économie et stratégie, université de Paris I, directeur du Centre d’études nord-africaines (Paris). Ses travaux de recherche portent sur l’économie et la géopolitique comparée. Il enseigne à l’université de Paris I. Il collabore, par ailleurs, avec des institutions internationales. Auteur de nombreuses publications relatives à l’économie et à la géopolitique. Chroniqueur sur de nombreuses chaînes de télévision internationales.
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