Les raisons qui ont poussé le FCE à changer rapidement de dénomination
Par Mounir S. – L’organisation patronale FCE a bien changé de dénomination. L’opération s’est fait en catimini et avec beaucoup de célérité en plein été et confinement sanitaire. Aujourd’hui, le Forum des chefs d’entreprise n’existe plus en tant que nom. Il appartient au passé. Cette organisation patronale, dirigée par le jeune exportateur de dattes Sami Agli, s’appelle Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC). Un vent de renouveau ? Peut-être. Mais surtout une réponse à une urgence, voire à une exigence des plus hautes autorités du pays afin que cette organisation patronale puisse participer à des réunions de haut niveau avec le chef de l’Etat sur les questions économiques.
La première est la réunion tripartite annoncée pour les 16 et 17 août et qui est censée regrouper sous la présidence de Tebboune, l’Exécutif, la centrale syndicale et les différentes organisations patronales dont l’ex-FCE. Mais pour l’actuel chef de l’Etat, il n’est pas question que le sigle FCE soit affiché lors de cette réunion. Un sigle qui renvoie aux anciens responsables de cette organisation patronale, à leur tête Ali Haddad, qui croupissent en prison après avoir été décriés par les manifestants du Hirak. Et des conseils de Tebboune ont clairement signifié au président de l’ex-FCE, Sami Agli, qu’il devait impérativement trouver un autre «nom» à son organisation patronale. Ce qu’il a pu faire.
Pour le chef de l’Etat, il s’agit d’une opération politique. Il faut rappeler qu’en 2017, alors qu’il venait d’être nommé par Bouteflika comme Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune avait refusé la présence du président du FCE Ali Haddad à des cérémonies qu’il présidait. Il avait même dit à un groupe d’hommes d’affaires membres de cette organisation qu’il n’avait rien contre le patronat privé mais il ne voulait pas traiter avec la «clique» à Haddad. Une position qui lui aurait d’ailleurs coûté son poste quelques mois plus tard. Aujourd’hui, bien que le FCE ait changé de main, le président Tebboune demeurerait «allergique» à ce sigle. C’est pour cette raison que l’équipe de Sami Agli a rapidement changé de dénomination, sans rencontrer la moindre difficulté administrative.
Il reste maintenant de connaître la place qu’aura cette organisation patronale dans l’échiquier politico-économique. Il est à souligner qu’après les événements de 2019, le FCE avait connu une saignée. De nombreux membres ont dû claquer la porte de cette organisation patronale pour être du côté du mouvement populaire du 22 février opposé au 5e mandat.
M. S.
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