Tebboune annonce l’imminence du référendum sur la nouvelle Constitution
Par Mohamed K. – Le président de la République a instruit les walis de se préparer pour le référendum sur la nouvelle Constitution, lors d’un discours au vitriol prononcé ce mercredi lors de la réunion organisée avec les premiers responsables de l’administration locale. Abdelmadjid Tebboune n’a pas annoncé de date précise, mais il a fixé le cap sur ce rendez-vous dont il souhaite qu’il lui permettra d’accélérer le processus de réformes qu’il compte mener durant son mandat dont il a assuré, auparavant, qu’il ne serait pas renouvelé.
Le chef de l’Etat n’a pas mâché ses mots, paraissant de plus en plus à l’aise dans le difficile exercice de l’argumentaire. Il s’en est notamment pris aux résidus d’une pègre qui tente de saboter toute action visant à sortir le pays de l’ornière des vingt ans de règne sans partage du couple Bouteflika-Gaïd-Salah et dont les résidus sont toujours à la manœuvre. Le discours de Tebboune intervient, en effet, au lendemain d’une série d’enquêtes qui ont abouti au démantèlement de réseaux mafieux, dont certains sont proches d’anciens hauts responsables militaires et civils et de barons qui adoptent la réaction de la bête blessée et tentent d’entraîner tout le pays dans leur chute.
Abdelmadjid Tebboune a assuré que les services de sécurité planchaient sur des tentatives de déstabilisation qui ont été menées ces dernières semaines et qui se poursuivent, en laissant entendre que leurs auteurs auraient des liens avec des ramifications à l’étranger.
Or, c’est dans ce contexte délicat, compliqué par la crise sanitaire mondiale, que le président de la République compte tenir le référendum qui devrait lui donner les moyens de mener à terme les changements qui, espère-t-il, pourront effacer les erreurs du passé et ouvrir la voie devant une nouvelle ère dans laquelle gouvernants et gouvernés seraient enfin «réconciliés». Pour ce faire, Tebboune compte énormément sur la société civile dont il escompte une participation active dans la vie politique du pays, conscient du fossé qui sépare les citoyens d’une classe politique – pouvoir et opposition – qui a perdu totalement la confiance de la population.
Et c’est sur cette confiance brisée que des «cercles malintentionnés» surfent pour discréditer toute action de la nouvelle équipe dirigeante, s’est plaint Tebboune qui a promis de sévir contre tout responsable qui ferait preuve de «manquement au devoir» et contre «tous ceux qui conduisent une contre-révolution dans l’ombre».
Difficile pari pour un chef de l’Etat qui hérite d’un pays gangréné par la corruption et dominé par la prévarication à tous les niveaux de l’Etat, jusques et y compris au sein d’une société où l’effort a cédé devant le gain facile.
M. K.
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