Normalisation annoncée entre l’Arabie Saoudite et Israël : Riyad ne dément pas
Par Nabil D. – Un établissement officiel des relations entre les Al-Saoud, «gardiens» des deux Lieux saints de l’islam, et l’entité sioniste est dans l’air. Celui qui en fait l’annonce n’est autre que l’architecte de la normalisation entre les Al-Nahyane et Israël, Jared Kushner, le très influent gendre du président américain Donald Trump. «L’établissement de relations entre Israël et l’Arabie Saoudite est une fatalité», a affirmé le conseiller du locataire de la Maison-Blanche qui veut accélérer le processus d’alignement des pays du Golfe sur Tel-Aviv contre l’ennemi commun : l’Iran.
Selon des sources américaines, l’Administration américaine a multiplié les contacts, ces dernières semaines, avec un certain nombre de chefs d’Etat et de monarques arabes pour les «convaincre» de se ranger du côté d’Israël dans ce qui s’apparente à une action militaire à venir contre l’Iran. Par «convaincre», il faut comprendre faire du chantage aux monarchies en brandissant la menace des velléités belliqueuses et expansionnistes du régime chiite de Téhéran. Face aux mollahs, les Arabes ont donc choisi de se mettre sous le giron d’Israël pour mener une guerre qui s’annonce.
Selon des sources proches du dossier, le prince héritier d’Arabie Saoudite aurait donné son accord pour sceller un pacte d’amitié avec Israël, dans le prolongement logique du rapprochement stratégique entre son allié émirati Mohamed Ben Zayed et le Premier ministre Benyamin Netanyahu sous les auspices de Donald Trump qui s’apprête à s’engager dans une campagne électorale inédite pour sa propre réélection. Ce qui fait dire à de nombreux observateurs que la normalisation entre Abu Dhabi et les efforts effrénés pour pousser d’autres pays arabes à emboîter le pas aux Emirats arabes unis sont, en réalité, une affaire américano-américaine. Tous les présidents américains en exercice et tous les candidats à la Maison-Blanche faisant du conflit israélo-arabe une courte-échelle pour accéder au Bureau ovale en mettant en avant les intérêts bien entendus du lobby sioniste.
Mohammed Ben Salman, embourbé dans la guerre du Yémen, temporise par crainte d’une réaction hostile des Saoudiens et des pays musulmans qui pourraient raviver une vieille revendication de l’ancien leader libyen Mouammar Kadhafi, qui réclamait à tue-tête que les Lieux saints de l’islam soient placés sous l’autorité de l’ensemble du monde musulman et non plus sous celle exclusive des impérieux Al-Saoud. Si ces derniers venaient à franchir le pas, les relations internationales s’en trouveraient complètement chambardées.
N. D.
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