Sit-in de présentateurs télé français devant l’ambassade d’Algérie à Paris
Par Kamel M. – Des présentateurs de chaînes de télévision françaises se sont rassemblés ce lundi devant l’ambassade d’Algérie à Paris en soutien au journaliste Khaled Drareni, correspondant de Reporters sans frontières. De nombreuses actions sont entreprises à l’étranger pour faire pression sur le pouvoir en Algérie et exiger la libération de notre confrère, condamné à trois ans de prison.
Le frère de Khaled Drareni avait affirmé, en août dernier, que des contacts avaient été entrepris avec des capitales et des institutions étrangères pour inciter le pouvoir en Algérie à mettre fin à la détention du correspondant de TV5 Monde en Algérie. Interviewé par la chaîne française TV5 à partir de New York, où il se trouvait, Chafik Drareni avait affirmé que son frère «est un patriote» et que «c’est quelqu’un qui adore l’Algérie et qui a toujours combattu pour la liberté d’expression et la démocratie en Algérie». «Je trouve, avait-il souligné, que c’est absolument injuste qu’il soit traité de cette manière.»
Le frère du détenu, qui avait organisé un sit-in devant le consulat général d’Algérie à New York afin de demander sa libération, avait révélé qu’il avait le «soutien de plusieurs pays», sans les citer. «Nous avons entamé des démarches avec plusieurs pays étrangers et je puis vous assurer que nous avons le soutien de plusieurs leaders, Présidents et Premiers ministres de plusieurs Etats européens et autres», avait confié Chafik Drareni, en signalant qu’il était personnellement en contact «avec le gouvernement américain». «Nous sommes en train de faire bouger les choses au maximum», a-t-il insisté.
A Alger, des journalistes et des militants des droits de l’Homme se sont rassemblés devant la Maison de la presse Tahar-Djaout pour réclamer la libération de Khaled Drareni, en brandissant des slogans à travers lesquels ils rappellent que notre confrère «est un journaliste et non pas un mouchard». La condamnation du transfuge d’Echorouk TV a suscité une vague d’indignation aussi bien dans le pays qu’à l’étranger et étonné les observateurs les plus avertis du fait de la contradiction criante entre le discours officiel qui prône l’apaisement et affirme garantir la liberté de la presse, et la réalité du terrain.
Cette dernière est marquée par l’emprisonnement de journalistes, la sanction de journaux, comme c’est le cas, tout récemment, pour El-Watan, et la censure de sites électroniques, à l’image d’Algeriepatriotique, sans compter l’autocensure à laquelle sont contraints tous les médias dans le pays. Ce qui fait dire à de nombreux confrères que la corporation «vit une des pires périodes de son existence depuis l’ouverture du champ médiatique à la fin des années 1980».
K. M.
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