Tebboune effectuera une visite officielle à Paris dès la fin de la crise sanitaire
Par Kamel M. – Le président de la République se rendra à Paris «dès la fin de la crise sanitaire», a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, ce lundi soir dans un entretien accordé à la chaîne d’information France 24. Le chef de la diplomatie algérienne a rappelé que «le poids de l’histoire continue de peser sur les relations entre l’Algérie et la France» et salué le choix porté par Emmanuel Macron sur l’historien Benjamin Stora pour la coprésidence de la commission pour le travail mémoriel.
La France sera le premier pays européen que le président Tebboune visitera dans le cadre des relations bilatérales. Il s’est déplacé en Turquie et en Arabie Saoudite et s’est rendu à Berlin, en Allemagne, mais dans le cadre de la conférence internationale sur la Libye. Un dossier qui sera immanquablement intégré à l’ordre du jour de cette visite officielle que le chef de l’Etat s’apprête à effectuer une fois que la pandémie du Covid-19 sera atténuée.
Les Présidents algérien et français ont échangé au téléphone au moins quatre fois depuis l’avènement d’Abdelmadjid Tebboune au pouvoir, sur fond d’une crise politique interne complexe et de crispation entre les deux pays depuis la déchéance de l’ex-président Bouteflika. L’ancien chef d’état-major s’en était pris violemment à l’ancienne puissance coloniale qu’il avait accusée de chercher à déstabiliser l’Algérie. Le président Tebboune avait lui-même sévèrement critiqué les dirigeants français en les accusant de vouloir d’immiscer dans les affaires internes du pays.
Une série de reportages et d’articles diffusés et publiés dans les médias français avaient soulevé un tollé général en Algérie, notamment un documentaire réalisé par France 5 qui avait failli provoquer une véritable crise diplomatique entre Alger et Paris. Les autorités algériennes avaient carrément rappelé l’ambassadeur d’Algérie en France pour consultations, avant que ce dernier regagne son poste deux semaines plus tard, après que le président Macron avait pris langue avec son homologue algérien pour décrisper l’atmosphère tourmentée.
Dans un entretien à France 24, le président Tebboune n’avait pas tari d’éloges sur Emmanuel Macron, ce qui avait été interprété comme un début de détente dans les rapports en dents de scie entre les deux capitales qui semblaient s’être détériorés, au point qu’Alger voyait dans l’ancien ambassadeur de France, Xavier Driencourt, une entrave à un retour à la normale. L’Elysée a, alors, décidé de procéder à un remplacement à la tête de sa représentation diplomatique en Algérie dans un geste de bonne foi, jetant son dévolu sur un diplomate dont l’épouse est Algérienne.
K. M.
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