Mohamed Ziat rend l’âme : honteuse récupération du malheur d’un Algérien
Par Houari A. – Honteux. Scandaleux. Des chaînes de télévision et des journaux arabophones ont accaparé le drame d’un ressortissant algérien atteint du cancer et bloqué à Londres pour se faire leur propre publicité. Ce comportement cupide et inhumain a soulevé un haut-le-cœur parmi des citoyens indignés qui ont dénoncé ce grave dérapage qui demeurera, croient-ils, impuni comme tant d’autres.
Le jeune Mohamed Ziat est décédé, après avoir été rapatrié grâce aux cotisations de ressortissants algériens qui ont affrété un petit avion privé. Les autorités algériennes ont, de leur côté, ouvert l’espace aérien pour permettre au jeune en fin de vie de rentrer au bercail et revoir sa famille. «Pendant que des Algériens honnêtes s’échinaient à aider leur concitoyen à rentrer au bercail, ces médias sans scrupule ont récupéré le mouvement de solidarité pour en tirer les dividendes», s’indignent des citoyens qui voient dans cette machination une tentative de gagner l’empathie de l’opinion publique «qui a compris depuis longtemps que les chaînes de télévision algériennes privées sont une source de revenus en devises avant tout et que leur rôle dans la destruction de la société et le façonnement d’une mentalité dépravée devient de plus en plus dangereux».
«Non contents que le jeune Mohamed Ziat soit décédé quelques heures à peine après son retour au pays, ces médias, qui ont fait de son cas désespéré un fonds de commerce, ne se sont pas empêchés de rappeler qu’ils ont joué un rôle important dans son rapatriement, tirant ainsi la couverture vers eux, au moment où la famille du défunt pleure son enfant exhibé comme une bête de cirque», s’insurgent des observateurs qui relèvent l’absence totale d’éthique dans le traitement de cette affaire. Les journalistes qui s’étaient rendus chez le défunt à son arrivée à Alger insistaient pour lui soutirer des remerciements à leur endroit et une reconnaissance à l’égard des autorités qui ont permis à l’avion qui le transportait d’atterrir sur le tarmac de l’aéroport Houari-Boumediene. «C’était le seul but de ces chaînes dont on voit maintenant à quel point elles sont capables de piétiner la morale et les principes pour politiser, y compris le malheur d’un citoyen agonisant et en tirer profit», concluent ces observateurs, écœurés.
H. A.
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