Nouvelle crise liée au voile en France : Abdallah Zekri corrige Les Républicains
Par Nabil D. – Le président de l’Observatoire contre l’islamophobie a vertement enguirlandé le député Les Républicains Pierre-Henri Dumont, à l’origine de la nouvelle polémique soulevée par l’audition par une commission parlementaire de la vice-présidente d’un syndicat estudiantin portant le voile. «Le député se contredit. Nous allons bientôt entrer en période électorale et je constate que Les Républicains essayent de chasser sur les terres du Front national pour grappiller des voix, mais ils ne les auront pas de toute façon», a martelé Abdallah Zekri à l’adresse d’un élu de droite penaud.
«Ce sont ces députés qui ne respectent pas la loi, dans la mesure où la loi et le règlement intérieur de l’Assemblée n’interdisent pas à la présidente de l’Union nationale des étudiants de France (Unef) de se présenter voilée», a renchéri le délégué général du Conseil français du culte musulman sur le plateau de BFMTV. «L’Unef est libre de se faire représenter par qui elle veut, cela ne vous concerne pas !» a encore affirmé Abdallah Zekri en s’adressant au député, en le mettant devant ses responsabilités de législateur. «Vous êtes au Parlement, changez la loi, changez le règlement !» lui a-t-il dit, en soutenant que «le port du voile relève des libertés individuelles».
Des députés LR et LREM ont quitté une audition à l’Assemblée française pour protester contre la présence d’une étudiante syndicaliste voilée, vice-présidente de l’Unef. Le député LR a estimé qu’il s’agissait d’une «stratégie au bord de l’indigénisme et du communautarisme», en accusant le syndicat en question de «prétendre défendre la culture [tout] en faisant interdire la représentation d’une pièce de théâtre à la Sorbonne» et de «s’allier dans certains cas à Etudiants musulmans de France (EMF) qui sont partenaires des Frères musulmans». «C’est une attaque préméditée et un acte communautariste délibéré», a souligné le député de droite. Ce à quoi la présidente de la commission a répliqué qu’«aucune règle n’interdit le port de signes religieux dans le cadre de nos travaux pour les personnes auditionnées» et que «la seule règle s’applique aux députés dans l’hémicycle».
De son côté, le rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité, Nicolas Cadène, a fait remarquer qu’«il y a des députés qui portent la croix de façon ostensible» au Parlement, sans que cela dérange personne.
N. D.
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