Un médecin algérien révèle la cause des crimes qui viennent de secouer le pays
Par Houari A. – Un médecin algérien a alerté les autorités politiques et sécuritaires du pays sur les causes de l’effrayante augmentation de crimes parmi les jeunes ces derniers temps. Le médecin, qui s’est exprimé sur les réseaux sociaux, s’est référé à sa propre expérience de praticien, vu le nombre de plus en plus élevé de jeunes patients atteints de troubles pour cause de consommation abusive et illégale d’un antiépileptique. Le Lyrica et son générique Neurica sont, en effet, très connus dans le milieu de la délinquance et sont même encensés par des chanteurs sans que cela donne lieu à des poursuites judiciaires.
Le médecin qui exerce à Annaba explique que des jeunes qu’il a reçus en consultation lui ont révélé que des criminels les ont approchés pour leur proposer le comprimé miracle «à titre gracieux» jusqu’à ce qu’ils deviennent dépendants à cette substance et se ruinent pour pouvoir s’en procurer auprès des dealers. Le praticien a révélé deux filières : certains pharmaciens indélicats qui, a-t-il dit, doivent être sévèrement sanctionnés, et la contrebande à partir, vraisemblablement, de la frontière ouest, le Lyrica suivant le même cheminement que le cannabis.
Ce médicament, un antiépileptique chimiquement apparenté à une substance présente dans le cerveau, l’acide gamma-amino-butyrique (GABA), est utilisé chez l’adulte dans le traitement de certaines formes d’épilepsie en association avec un autre antiépileptique, des douleurs neuropathiques et de certaines formes d’anxiété – trouble anxieux généralisé.
Son fabricant fait savoir que «des symptômes de sevrage peuvent survenir chez certains patients à l’arrêt du traitement : insomnie, maux de tête, anxiété, nervosité, dépression, nausées, diarrhée, état grippal, douleurs, convulsions, sueurs» et qu’«un risque accru de dépression et de comportement suicidaire a été observé chez les patients traités par antiépileptiques». «Les causes de ce risque ne sont pas connues et il ne peut être exclu avec ce médicament», précise Pfizer qui décrit les signes de dépression : sensation de tristesse, difficultés de concentration, détachement affectif et, plus grave, idées suicidaires.
Le médecin algérien appelle les autorités algériennes à assécher les circuits de trafic de ce médicament pour pouvoir endiguer le phénomène de violence inouïe qui s’est abattue sur la société algérienne, deux jeunes filles ayant été sauvagement assassinées et brûlées à Thénia et à Sétif, créant une vague d’indignation et poussant les citoyens à appeler à l’application de la peine capitale sans ménagement.
H. A.
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