La raison de la visite de Jean-Yves Le Drian en Algérie selon un média russe
Par Houari A. – C’est en «pompier» que le chef de la diplomatie française a été dépêché à Alger, croit savoir l’agence russe Sputnik. «Jean-Yves Le Drian a été chargé d’expliquer aux responsables algériens la position de la France au sujet de la libération des 200 islamistes, dont des terroristes, au Mali», indique le média francophone, en ajoutant que «la Libye et la révision de la Constitution algérienne étaient également au centre des discussions».
Selon Sputnik, «les officiels algériens sont en colère», si bien qu’ordre aurait été donné aux «médias publics nationaux» de «couvrir a minima les activités» du ministre français. «Pour le gouvernement algérien, cet acte (la libération des 200 terroristes, ndlr) constitue une véritable menace sécuritaire», explique l’agence russe, selon laquelle «Paris est considéré comme étant impliqué dans cette opération qui a permis la libération de quatre otages, notamment la Française Sophie Pétronin et l’homme politique malien Soumaïla Cissé».
Sputnik fait parler une «source gouvernementale algérienne» qui affirme que «la situation est très dangereuse car ces terroristes vont se redéployer près des frontières avec l’Algérie». «D’ailleurs, a précisé cette source, certains d’entre eux auraient dû être remis à la justice algérienne puisqu’ils disposent de la double nationalité algéro-malienne». Selon elle, «Jean-Yves Le Drian a expliqué à ses interlocuteurs que Paris subissait par deux fois les conséquences de la décision de Bamako car ces djihadistes ont pour la plupart été arrêtés par les forces françaises et que ces mêmes troupes étaient toujours en première ligne sur le terrain de la lutte antiterroriste». Paris adoptant ainsi l’attitude de Ponce Pilate en mettant sur le dos des autorités maliennes la décision de remettre en liberté 200 criminels.
«Invraisemblable !» commente une source informée à Algeriepatriotique. «Pas sûr que Jean-Yves Le Drian ait convaincu», souligne, de son côté, Sputnik qui révèle que l’envoyé spécial de Macron à Alger «avait, dès son arrivée, montré patte blanche en faisant l’éloge du projet de révision constitutionnelle qui sera soumis à référendum le 1er novembre prochain», et ce «pour faire passer la pilule».
Sur un autre volet, le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, devait atterrir à Alger au lendemain de la visite de son collègue du Quai d’Orsay, en provenance du Maroc, mais l’acte terroriste commis sur un enseignant en France a contrarié son emploi du temps et le déplacement prévu à Alger a été reporté.
Selon des sources sûres, il sera question, lors des entretiens que Darmanin aura avec ses interlocuteurs algériens, entre autres, de la question des sans-papiers algériens mineurs qui posent un sérieux problème aux autorités françaises.
H. A.
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