La traque des islamistes a commencé en France : police et DST passent à l’acte
Par Nabil D. – Les services de sécurité français sont passés à l’acte dès le lendemain de la décapitation de l’enseignant Samuel Paty par un extrémiste tchétchène, âgé d’à peine dix-huit ans. La traque des islamistes a commencé ce matin, nous apprennent les médias français, et se poursuivra dans le cadre d’une lutte résolue contre les nombreux fiefs des extrémistes religieux qui se sont multipliés depuis le début des années 1990 jusqu’à constituer une menace sur la sécurité en France, en Europe et même dans les pays d’origine des fanatiques religieux couvés par le Parti socialiste sous François Mitterrand.
Les nombreuses mises en garde lancées par des observateurs avisés n’ont pas eu d’écho auprès des responsables politiques, jusqu’à l’ignoble assassinat de l’enseignant en pleine rue qui a secoué l’opinion publique française, au regard du modus operandi et de la permissivité des lois françaises qui ont permis un tel acte terroriste. Des imams radicaux sont montrés du doigt mais n’ont été que très rarement inquiétés jusqu’à présent. La donne semble néanmoins avoir changé depuis ce vendredi.
L’ancien juge antiterroriste Marc Trévidic avait admis, en 2018, que la lutte contre le terrorisme devait être «sans merci», après avoir longtemps fait partie du camp des propagandistes du «qui tue qui» en Algérie, en révoquant en doute la responsabilité du GIA dans l’assassinant des moines de Tibhirine durant la décennie noire. «Les [terroristes] se sont mis en position de nous faire la guerre, on leur fait la guerre», avait-il, en effet, déclaré dans une interview à la chaîne d’information France 24.
Interrogé sur les opérations antiterroristes et les voix qui s’élèvent ici et là sur des actions menées «hors du cadre légal» contre les commanditaires des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et qui avaient fait 130 morts et des dizaines de blessés, Marc Trévidic avait estimé qu’«on est entre la justice et la guerre», laissant entendre que les services de sécurité étaient amenés parfois à agir vite, et de façon efficace, contre les groupes terroristes. «Il faut se garder d’être trop moralisateur en la matière», avait-il insisté, en ajoutant que les actions antiterroristes «ne sont pas des opérations extrajudiciaires mais des opérations de terrain», avouant néanmoins que «les services de renseignement français sont dépassés».
Pour Marc Trévidic, les extrémistes sont en train de revenir à un terrorisme «traditionnel» après un «hyper-terrorisme arrogant» marqué par le recours aux moyens de communication modernes. Il a donné comme exemple les enregistrements de prises d’otages et d’attentats spectaculaires commis par Daech et Al-Qaïda. Mais le juge français n’a pas exclu le retour des «attentats structurés», qui pourraient être perpétrés par les «vétérans des premières filières formées par un panel de fanatisés». «Il y a pas mal de gens à surveiller», avait-il averti, tout en appelant à «essayer de ne pas fabriquer des terroristes dans les maisons d’arrêt» et «éviter la radicalisation venant d’Etats étrangers et des prêches incendiaires».
N. D.
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