Référendum sur la Constitution : le «oui» l’emporte malgré un taux d’abstention historique
Par Mounir Serraï – Le projet de révision de la Constitution a été approuvé. Le «oui» l’a bien emporté malgré un taux d’abstention historique. En effet, selon les résultats donnés aujourd’hui par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi, 66,80% des votants ont dit «oui» à ce projet constitutionnel. Charfi a indiqué que le nombre des votants s’élève à 5 636 172, dont 45 071 inscrits résidant à l’étranger, sur un total d’électeurs de 24 475 310.
Le taux de participation officiel a été de 23%. Autrement dit, moins d’un quart des inscrits ont voté lors de ce référendum, intervenu dans une conjoncture sanitaire particulière. Le président de l’Anie a affirmé que ce référendum a prouvé la capacité de l’instance qu’il dirige à organiser des élections propres «reflétant la réalité des chiffres».
«Si ce taux est faible, c’est tout simplement parce que nous donnons les vrais chiffres», soutient-il. Il est à préciser que le taux le plus faible a été enregistré dans les wilayas de Kabylie, à savoir Tizi Ouzou, Béjaïa, avec moins de 1% de participation.
D’ailleurs, des protestations suivies de fermeture de bureaux de vote ont été enregistrées le jour du vote dans plusieurs localités des wilayas de Tizi Ouzou, Boumerdès, Bouira et Béjaïa. Des dizaines de citoyens étaient sortis dans ces wilayas pour exprimer leur rejet du référendum sur la révision de la Constitution.
A Bouira, plus particulièrement dans la daïra de Haïzer, des affrontements avaient éclaté entre les services du maintien de l’ordre et des citoyens sortis manifester contre ce référendum qu’ils jugeaient non conforme à la volontaire populaire.
Réclamant une réelle démocratie où chaque citoyen pourrait vivre librement, ces manifestants avaient fermé et saccagé certains centres de vote. Mêmes scènes ont été enregistrées à Béjaïa, précisément dans la daïra d’Amizour où des centaines de citoyens ont procédé à la fermeture des centres de vote pour exprimer leur rejet de ce référendum et réitérer leur exigence d’une transition démocratique.
M. S.
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