Un archevêque à Macron : «Défendre les caricatures du Prophète est odieux !»
Par Nabil D. – L’archevêque d’Avignon a vigoureusement dénoncé la publication des caricatures du Prophète Mohamed par l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Répondant aux questions de la chaîne TV Libertés, Mgr Cattenoz a affirmé qu’««il y a quelque chose d’odieux pour nos frères musulmans et, d’ailleurs, pour nous aussi», dans ces dessins qui ont provoqué une vague d’indignation à travers le monde musulman.
«Toute caricature est une atteinte à la liberté. Je ne peux pas faire et dire n’importe quoi. En réalité, la liberté s’arrête là où je blesse mon frère. Or, les caricatures de Charlie Hebdo sont vraiment des blessures très profondes pour nos frères musulmans, mais également pour nous», a insisté le prêtre français. «Je reste persuadé que, sur le plan politique, il y a quelque chose d’extrêmement grave commise par le président de la République car le blasphème n’est jamais un droit, ni en démocratie ni dans aucun cas», a-t-il ajouté.
Pour Mgr Cattenoz, «le blasphème est quelque chose d’intolérable». «Qu’il y ait une revue qui fasse n’importe quoi, c’est autre chose, mais qu’un président de la République déclare qu’il s’agit d’un droit, c’est quelque chose que je prends comme absolument odieux et incompréhensible», s’est-il indigné, en expliquant la raison qui l’a incité à publier une tribune texte dans laquelle il «récuse le droit au blasphème» et «affirme ne pas être Charlie».
«Le texte est un rappel des attentats qu’il y a eu il y a quelques années contre Charlie Hebdo et, après, tout le monde disait je suis Charlie. Eh bien, moi, je m’excuse, je ne suis pas Charlie dont je repense au numéro qui est ressorti après les attentats. Le premier numéro représentait le pape en train de se faire violer par Mahomet. Pour moi, c’est absolument ignoble», s’est insurgé l’archevêque d’Avignon, qui a, par ailleurs, dénoncé le récent attentat de Nice, qui a fait trois victimes. «On est toujours bouleversés devant de tels actes de barbarie absolument incompréhensibles», a-t-il dit.
«Si on ne peut plus prier dans nos églises sans risquer de se faire assassiner, c’est vraiment quelque chose d’horrible», a-t-il regretté, en ajoutant : «Ma première réaction est celle d’une souffrance devant les victimes et leurs familles.» Le religieux s’est dit révolté par la décision du ministre français de l’Education de faire distribuer les caricatures de Charlie Hebdo dans les écoles : «Je m’oppose radicalement au fait de donner dans les écoles les caricatures aux élèves en demandant aux professeurs de les commenter», a-t-il fait savoir.
N. D.
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