Ecouter Attali pour savoir comment l’Algérie va perdre la Mosquée de Paris
Par Mohamed K. – Pour comprendre pourquoi le lobby sioniste s’emploie à récupérer la Grande Mosquée de Paris et à détruire toutes les autres institutions religieuses pour faire de Chams-Eddine Hafiz et de son fébrile porte-voix les seuls interlocuteurs du pouvoir politique français, il faut écouter les déclarations du théoricien du Parti socialiste. Pour l’économiste Jacques Attali, tout est question de chiffres, de statistiques, de courbes. Mais son intervention devant la communauté juive de France éclaire un pan du plan que le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) est en train de mettre en place pour «phagocyter» les musulmans de France après les avoir divisés.
«Nous sommes aujourd’hui dans une période où il y a cinq ou six millions de musulmans en France, c’est une chance pour la France et il faut considérer cela aussi comme une chance pour le judaïsme français et non pas comme une menace», a souligné l’ancien conseiller de François Mitterrand. «Nous aurons, un jour, trois millions de juifs et cinquante millions de musulmans en Europe, que faire face à cela, sinon tout faire pour que cette relation soit une relation positive et non une relation antagoniste ?» s’interroge et répond en même temps Jacques Attali, selon lequel «l’identité juive est d’abord une identité qui se construit dans son rapport à autrui, c’est-à-dire dans son rapport à ce qu’elle peut apporter aux autres».
Il explique : «Je pense que nous avons, nous juifs de France, une responsabilité très particulière qui est la responsabilité à l’égard des autres minorités. Nous sommes arrivés ici les uns les autres dans des conditions plus ou moins faciles, certaines difficiles, certaines faciles, nous savons ce que ça signifie d’être considéré comme étranger, comme des gens mal acceptés, nous devons à tout prix aider les autres. Et, d’abord, je crois qu’il est de notre responsabilité d’aider à concevoir un rapport à l’islam qui soit différent.»
Jacques Attali appuie son approche par le fait «que ça va nous aider en France et parce que ça nous donnera un rôle pour aider à concevoir le rapport entre Israéliens et Palestiniens». «Il nous importe, il est fondamental, a-t-il souligné, pour la survie d’Israël que l’entente ait lieu là-bas et ici [en France], je pense qu’il est d’une très grande responsabilité de la communauté juive de France de faire en sorte de jouer un rôle dans l’intégration des communautés musulmanes.»
«Il n’y aura naturellement pas d’intégration de la communauté musulmane si les musulmans ne font pas ce qu’il faut. Aujourd’hui, ils sont dans une situation très différente de la communauté juive», précise-t-il, en ajoutant que «la communauté juive a bénéficié à la fin du XIXe siècle et même au début du XXe siècle du fait qu’elle avait une bourgeoisie qui a pu prendre immédiatement en main cette intégration, en créant des écoles, des associations, des organisations de travail qui ont pu organiser une sorte d’autogestion de l’intégration sociale». C’est à ce travail, justement, que Jacques Attali invite ses coreligionnaires. «Il n’y a pas de bourgeoisie musulmane, il est donc important d’aider à la créer, de faire en sorte qu’elle se crée, et créer les conditions pour que le dialogue judéo-musulman aide à ce renforcement.»
«Cela ne veut pas dire qu’il faille se substituer à la puissance publique, cela signifie qu’il importe à la communauté juive de jouer un rôle. En Angleterre, par exemple, la communauté juive finance des imams pour éviter que des imams trop radicaux viennent d’ailleurs», suggère-t-il, en révélant le fond de sa pensée : «La communauté juive de France devrait en faire autant.» Jacques Attali rappelle, alors, dans ce sillage, le financement par des membres de la communauté juive d’entreprises créées par des jeunes musulmans des banlieues. «Une condition fondamentale pour créer du bien-vivre en France pour les juifs», clame-t-il sous les applaudissements d’une assistance favorable à sa démarche.
On comprend mieux les dernières prises de position de la Grande Mosquée de Paris et les tribunes ouvertes en long et en large à son nouveau recteur dans les médias dominants, à l’instar du Monde, de L’Express et du Point, entre autres, pour vendre un islam de France soumis au puissant lobby sioniste qui aura à «affronter clairement le fait que la population juive est de plus en plus minoritaire, faible et en voie de disparaître», dixit Jacques Attali.
M. K.
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