Démenti au sujet de l’affaire des visas : l’Algérie sous-traite pour les Emirats ?
Par Mohamed K. – Le ministère algérien des Affaires étrangères a démenti l’information relative à la suspension par les autorités émiraties des visas aux ressortissants de treize pays, dont l’Algérie. Le démenti algérien intervient alors que ni le régime émirati ni la très sérieuse agence de presse britannique Reuters n’ont infirmé l’information. «Pourquoi c’est l’Algérie qui réagit ?» se demandent des observateurs, intrigués par ce qu’ils qualifient de «sous-traitance» pour le compte des Emirats, tout en s’interrogeant, au reste, pourquoi ce n’est pas l’ambassade des Emirats qui monte au créneau pour réfuter les affirmations contenues dans la dépêche incriminée.
Dans son communiqué rendu public ce jeudi, le département de Sabri Boukadoum indique que «des médias étrangers et des réseaux sociaux ont relayé une information selon laquelle le nom de l’Algérie aurait été inclus dans une liste émanant d’une institution officielle de l’Etat des Emirats arabes unis interdisant aux Algériens d’entrer sur le territoire émirati, au même titre que les ressortissants d’autres pays. Le ministère tient à informer que ces allégations sont dénuées de tout fondement, que les plus hautes autorités émiraties ont formellement démenti l’existence d’une décision d’interdiction qui concernerait les Algériens et que le document en question est un faux diffusé par des cercles douteux».
C’est donc l’Algérie qui dément et non pas le pays directement visé par ce que les Emirats estiment être une manipulation. Pourtant, ni Abu Dhabi n’a adressé une mise au point à l’agence de presse britannique ni cette dernière n’est revenue sur ses affirmations. Mieux, dans une nouvelle dépêche, elle affirme avoir pu obtenir de plus amples informations sur le sujet auprès d’une source gouvernementale émiratie qui a évoqué une question de «sécurité nationale» pour justifier la décision. L’information a été reprise également par le média russe Sputnik.
Par ailleurs, le communiqué ambigu du ministère des Affaires étrangères ne précise pas si c’est la présence de l’Algérie sur la liste qui est contestée ou si c’est la véracité du document lui-même qui est remise en cause. On ne comprend pas non plus pourquoi seule l’Algérie s’est senti obligée de révoquer en doute cette information alors que l’attitude hostile, voire belliqueuse du régime des Al-Nahyane à l’égard de l’Algérie est flagrante. Plus grave, les multiples accords signés entre Abu Dhabi et Tel-Aviv représentent une sérieuse menace sur la sécurité nationale. Sans compter le rôle néfaste joué par le régime émirati sous la férule de l’omnipotent et ambitieux Mohamed Ben Zayed dans la normalisation avec l’entité sioniste et son alignement assumé sur les thèses marocaines dans le dossier sahraoui.
La réponse de notre ministre des Affaires étrangères à ce sujet a été pour le moins craintive et irrésolue.
M. K.
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